Clinic Stars - Only Hinting
1. Kissing Through The Veil
2. Only Hinting
3. I Am The Dancer
4. Remain
5. She Won’t Be
6. Shiver (Walking Over Time)
7. Isn’t It
8. Thoughtless
Sortie le : 20 septembre 2024
Lorsque l’on en vient à céder à un soupçon de nostalgie, la grande époque du shoegaze et de la dream-pop n’est pas une plus mauvaise période qu’une autre, à vrai dire ce serait même plutôt le contraire. Atmosphères immersives, travail sur les textures à la fois abrasives et oniriques : le shoegaze a eu à n’en pas douter sa part d’influence sur l’ambient moderne, en témoigne d’ailleurs la trajectoire de pas mal d’artistes séminaux passés de l’un à l’autre genre, de Simon Scott, batteur de Slowdive, à Windy & Carl, deux groupes dont on retrouve justement de fortes traces sur ce premier album de Clinic Stars (en moins expé et singulier que ces derniers toutefois).
Constitué de Giovanna Lenski (chant, claviers) et de Christian Molik (guitare, basse et batterie, mais également aux harmonies vocales sur Remain notamment), le duo de Detroit signe avec Only Hinting son premier véritable long-format, faisant suite à un EP sorti en cassette en 2021 et à un mini-album à peine plus long l’année suivante. C’est Kranky qui régale, label qui a souvent contribué à faire le lien entre shoegaze et ambient et qui vient justement de rééditer le beau Consciousness de Windy & Carl (autre duo michiganais, le monde est petit), et si la structure basée à Chicago nous a habitués à plus original, le résultat est néanmoins plutôt charmant et d’une rafraîchissante humilité, tirant tantôt sur un slowcore éthéré (Kissing Through The Veil) ou une dream-pop canal historique noyée dans la reverb (Only Hinting) sur fond de rythmiques souvent discrètes voire en retrait.
Un disque d’une belle douceur mélodique (Thoughtless) mais jamais trop sucré (Shiver), à la production organique et aérée sans excès d’effets, qui dégage un spleen des plus persistants (I Am The Dancer, She Won’t Be, Isn’t It). Autant dire que l’on est loin des héritiers revendiqués du shoegaze à l’heure actuelle et de leur facilité radiophonique et compressée aux hooks dégoulinants de romantisme anachronique (cf. DIIV, Alvvays ou Beach Fossils), ce qui est plutôt une bonne nouvelle.
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