La Route du Rock Collection Été - 15 au 17 août 2007 (Saint-Malo)

le 17/08/2007

Mercredi 15 août

Le Fort de Saint-Père :
- Justice
- The Go ! Team
- The National
- Herman Düne
- Elvis Perkins
...

Le Palais du Grand Large :
- Woven Hand
- Robert Gomez

La Plage Fnac :
- Thee, Stranded Horse

Jeudi 16 août

Le Fort de Saint-Père :
- The Smashing Pumkins
- CSS
- Peter, Bjorn & John
- New Young Pony Club
- The Besnard Lakes
- Fujiya & Miyagi

Le Palais du Grand Large :
- Patrick Watson
- Windmill

La Plage Fnac :
- Sébastien Schuller (solo piano)

Vendredi 17 août

Le Fort de Saint-Père :
- Sonic Youth (Daydream Nation)
- LCD Soundsystem
- Albert Hammond Jr.
- Electrelane
- Voxtrot
- ...

Le Palais du Grand Large :
- Final Fantasy
...

Site officiel : www.laroutedurock.com

La Route du Rock Collection Été : 15/08 - 17/08 (Saint-Malo)

Que retenir de l’édition 2007 de la Route du Rock ? de la pluie, du vent (diront les plus grincheux), du soleil aussi, mais surtout une belle et riche programmation qui a tenu en grande partie ses promesses. C’est bien là, le principal. En voici un petit tour d’horizon …

Première journée

C’est en compagnie d’Elvis Perkins que l’arrivée se fait sur le Site du Fort St Père à quelques kilomètres de St-Malo. A l’écoute de la folk agréable et champêtre du jeune homme talentueux et de bonne famille, accompagné de musiciens pour l’occasion, les festivaliers profitent surtout des pelouses encore sèches et des derniers rayons de soleil. Une bonne façon d’entrer en douceur dans l’ambiance d’un festival, même si l’on appréciera bien plus la musique du premier album Ash Wednesday dans un cadre plus intimiste.

Celle que l’on espérait pas voir ce soir-là, fait son apparition rapidement juste avant l’arrivée de Herman Düne sur la scène de la Route du Rock. La pluie est donc déjà au rendez-vous Heureusement, la bonne humeur du groupe et les anecdotes lâchées durant le concert redonnent du baume au cœur aux spectateurs qui oublient les nombreuses averses. Visiblement, content d’être présent pour la première fois ici, le groupe réussit à emballer le public avec ses chaleureuses et lumineuses ballades folk rock (et par ce temps-là, c’est bien appréciable). C’est surtout l’album Not on Top qui accueille un grand enthousiasme même si le tout dernier Giant fait également bonne figure.

La nuit tombée, the National monte sur scène pour ce qui va rester un moment fort de ce festival. Plus connu pour ses concerts intimes, le groupe va surprendre beaucoup de monde par un concert énergique et mémorable. Piochant dans les classiques de Sad Songs for Dirty Lovers jusqu’au dernier Boxer , le groupe a fait preuve de classe et de maîtrise sonore. Matt Berninger, chanteur charismatique et habité a attiré vers lui tous les regards tandis que les têtes se sont balancées aux rythme des chansons fiévreuses et romantiques de the National. Au passage, Squalor Victoria mérite le titre de l’introduction la plus efficace sur scène avec une batterie virevoltante. Cela paraît si facile.

Ensuite, Art Brut prend le relais dans une tout autre ambiance. Sur scène, Eddie Argos décontracté assure le spectacle dans la bonne humeur et le plus souvent avec une bonne dose d’humour (quelques petits sauts de cordes avec son micro en début de set). Il a surtout le don d’enflammer le public avec son chant à la façon de Mark E. Smith de the Fall. Les autres musiciens sont dans le même état d’esprit que leur leader. Les titres punk rock du premier opus Bang Bang Rock an Roll font fureur dans les premiers rangs des spectateurs (et même dans les derniers rangs). D’un très bon niveau, le concert perd toutefois quelque peu de son intensité sur la fin.

Surtout que la suite est réservée à the Go ! Team qui va faire forte impression sur les spectateurs présents. Quel joyeux bordel pour ce groupe anglais qui mélange tous les genres en passant de la soul, au funk, au rap et au rock et bien d’autres choses encore … et surtout quelle énergie à revendre. Le public a beau remuer sur les titres terriblement accrocheurs et noisy de Thunder, Lightning, Strike et des quelques nouveautés présentées, ce n’est rien comparé à ce qui se passe sur scène. Il s’agit notamment de Ninja, la chanteuse qui se déchaîne et danse à tout-va sans jamais prendre le temps de souffler, sur le tempo des deux batteries présentes sur scène.

Le public est ainsi bien réveillé pour accueillir le duo électro français à la mode. Le nom de Justice est d’ailleurs présent sur la plupart des lèvres des festivaliers depuis l’ouverture des portes. Derrière une croix éclairée, les deux hommes n’offrent pas grand chose à voir. Pas grave, la foule est là pour danser et ce sera chose faite avec les titres triturés et remixés bien connus de leur premier album. Le tube DANCE aurait pu être le point d’orgue de cette messe musicale, mais c’est finalement We are your Friends (single qui les a révélé et pourtant absent de l’album) que le public reprend en chœur. Ainsi, c’est avec cet air dans la tête que la plupart des spectateurs ravis de cette première journée repartent du fort.


Deuxième journée

Personnellement, je n’arrive que pour la fin de Fujiya & Miyagi, l’excellent trio électro-krautrock anglais dont j’attendais beaucoup sur scène. Je ne pourrai donc pas m’appesantir sur leur cas qui m’a quand même emballé sur le peu que j’ai vu et entendu.

En remplacement de Peter Bjorn and John, 120 Days ne sera pas la sensation estivale de cette année. Se la jouant revival des années 80, le groupe montre qu’il a une culture musicale, qu’il a beaucoup écouté the Cure et consorts de l’époque mais est loin en tout cas, d’atteindre les sommets de ses modèles. C’est même agaçant le manque de personnalité et d’originalité de ce groupe et d’un chanteur exubérant, limite prétentieux.

Pour la suite, les Canadiens de the Besnard Lakes proposent une musique fortement psychédélique. Ayant trouvé une meilleure qualité sonore que lors de leur dernier passage parisien, le groupe à su retenir l’attention des spectateurs par une puissance mélodique étonnante. Certes, le groupe ne fait pas remuer les foules, il préfère les faire planer avec des morceaux comme les excellents Disaster ou Devastation et leurs irrésistibles montées en puissance.

En tête d’affiche de la soirée, the Smashing Pumpkins se pointent habillés de noir. S’agirait-il du deuil du groupe qui se reforme avec seulement les membres originels Billy Corgan et Jimmy Chamberlain en très grande forme ce soir-là ? En tout cas, le groupe a fourni une prestation bien pâle et même ennuyeuse au grand regret des nombreux fans présents. Avec un son bien lourd et sans relief les citrouilles ont choisi une set-list basée principalement sur leur dernier opus. Seuls quelques titres du classique Mellon Collie and the Infinite Sadness rehaussent le niveau et une fin de concert réussie sauve le concert de la noyade (il n’y avait pourtant pas de pluie ce soir là). C’est bien dommage.

La suite fut réservée aux New Young Pony Club qui ont réservé une bonne surprise. Sans être originale, la musique disco-rock de cette formation londonienne a eu le mérite de presque faire oublier le passage de leurs illustres aînés et faire remuer les festivaliers bien souvent amassés près des buvettes. C’est justement une bonne mise en bouche pour ce groupe dans la même lignée que CSS, qui est justement attendu avec impatience par les festivaliers.

Finalement, CSS (Cansei de Ser Sexy) arrivent donc sur une scène décorée de ballons de fête. Le ton est donné avec ce combo brésilien, révélation de l’année dernière. Tout au long des morceaux dansants et efficaces, la chanteuse Lovefoxx assure le spectacle, change de costumes (se retrouve en fin de concert avec une tenue à paillettes étonnante), saute, danse, s’allonge sur scène. Son énergie est communicative au reste des spectateurs quelque peu fatigués mais toujours remuants. L’hymne Let’s Make Love and Death From Above clôture leur très bon set (toutefois en deçà de leur dernière tournée) mais qui s’est au final révélé bien trop court (ce qui a semble-t-il un peu énervé le groupe sur la fin). C’est tout de même une soirée qui s’achève sur une bonne note.


Troisième journée

Voxtrot a l’honneur d’ouvrir pour ce dernier jour devant une assistance clairsemée. Le jeune groupe d’Austin délivre sa pop rafraîchissante et attrayante. Le chanteur est toujours aussi sautillant même s’il semble un peu perdu sur une grande scène, bien plus habitué à jouer dans des petites salles au plus près des spectateurs. Quoiqu’il en soit, ils font plaisir à voir et montrent qu’ils s’amusent autant. Le groupe s’est logiquement appuyé sur son album éponyme mais également sur les morceaux de ses premiers et superbes EPs. Ils auront même l’occasion de revenir pour un rappel.

La journée démarre bien et Electrelane est là pour prolonger l’ambiance. En plein jour, les jeunes femmes de Brighton vont impressionner la foule. A l’écoute des vagues de claviers et guitares sur une rythmique simple mais vraiment efficace, le public va vite répondre présent. Le son est ample et les montées et descentes sonores sont terriblement prenantes et fascinantes. Le jeu de la guitariste est toujours aussi particulier et efficace, sur notamment Right Steps un des morceaux les plus appréciés sur scène. Souriantes et concentrées, elles s’ouvrent à un public plus large venu pour la plupart pour Sonic Youth dont elles sont souvent considérées comme les descendantes.

Changement d’atmosphère avec Albert Hammond Jr guitariste échappé des Strokes. Et c’est la surprise de la journée levant ainsi les préjugés qui pesaient sur lui. Passant de ballades folk à des titres pop, le concert est bien plaisant. Accompagné d’un groupe, Albert Hammond Jr au chant et à la guitare montre son attirance pour les années 60-70 de manière fort honnête et appréciable. Les influences strokiennes se retrouvent même bien loin derrière lui et l’on devine que sa carrière solo devrait être prolifique et intéressante.

Une bougie en guise de toile de fond pour l’événement de la soirée, Sonic Youth réinterprète dans l’ordre et son intégralité le monumental album Daydream Nation , qui fêtera bientôt ses 20 ans d’existence. Par cet exercice excitant mais périlleux, les quatre membres de Sonic Youth dans leur formation d’origine montrent que le groupe est toujours au sommet de son art. De l’hymne Teenage Riot à la formidable Trilogy, le groupe ne joue pas note pour note mais improvise et expérimente dés qu’il le peut, rallonge les morceaux, prend du plaisir tout simplement. Le son est parfait et intense, donnant envie de fermer les yeux. Mais le spectacle sur scène vaut de rester éveillé. En rappel, le groupe revient au XXI ème siècle pour une demi-heure qui fait la part belle à Rather Ripped . Mark Ibold l’ex-bassiste de Pavement les rejoint sur scène, et Kim Gordon dans sa robe blanche est toujours aussi tournoyante et virevoltante. Pour sûr, la jeunesse a encore un grand avenir.

A peine remis du concert précédent, le public assiste à un concert bien étrange et déroutant de la part de Turzi. Des morceaux de post-rock bien longs qui donnent sur un univers apocalyptique mais ne parviennent pas à motiver.

Heureusement, LCD Soundsystem est là pour terminer le festival de meilleure manière avec des titres bien denses et dansants. C’est souvent répétitif, mais la foule remuante n’est plus en état de réfléchir, elle se laisse porter, c’est tout, sans prise de tête voilà. James Murphy se la joue même crooner sur le morceau final New York I love you. Il est enfin temps de rentrer bien fatigué et se remémorer avec plaisir ces instants festivaliers du côté de St-Malo.


( darko )


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