PERIO : solitude standing.
Formé originellement par Eric Deleporte et Sarah Froning en 1994, PERIO vient d’offrir cet automne une véritable perle musicale, à savoir The Great Divide, troisième album du combo franco-américain au charme indéniable.
Mais pour découvrir toutes les richesses de cet opus, il faut savoir s’armer de patience car les onze titres qui composent The Great Divide ne se dévoilent qu’à celles et ceux qui sauront prendre le temps d’apprécier la musique maîtrisée et les textes distingués d’Eric Deleporte, seul véritable maître à bord pour ce troisième projet. En effet, The Great Divide fait partie des (si rares) albums consistants qui parlent et savent parler à l’auditeur et qui ne s’avèrent pas de simples feux d’artifices, dont les lumières aveuglantes et éphémères s’éteignent le temps de quelques écoutes, au bout du compte, inutiles.
The Great Divide est un album qui se fera, indiscutablement, une place de choix parmi les plus belles surprises de cette année et les classements des meilleurs albums de 2007.
Rencontre avec son auteur, Eric Deleporte.
Le Mag Indie Rock : En guise de présentation, peux-tu nous dire, à quoi a été élevé PERIO, musicalement ?
Eric Deleporte : Joy Division, The Cure, The Clash, Echo & The Bunnymen, The WoodenTops d’un côté. Neil Young, Bob Dylan, Pink Floyd, The Velvet Underground de l’autre. On peut définir la musique de PERIO comme une sorte de Folk-Wave.
Qu’est-ce qui t’a poussé à devenir songwriter ? Un évènement particulier, un disque...?
Mon instrument, c’est avant tout la guitare, le songwriting est venu tout naturellement après avoir travaillé une méthode de guitare
Jazz en prenant 3 ans de cours intensifs ce qui m’a permis de composer et travailler avec la voix simultanément.
Un évènement : Just An Illusion par Imagination, un soir d’été dans une discothèque de la plage du Pouldu à Moellan sur Mer, dans le Morbihan. J’avais 14 ans et je me suis fait jeter par les videurs.
Un disque : Highway To Hell d’AC/DC.
S’il y avait une catégorie de public en particulier à qui s’adresserait ton univers musical, quelle serait-elle ?
Une catégorie de public ? Je pense que tout artiste espère être écouté le plus possible en gardant toutefois son intégrité.
Mon univers musical est pour tout le monde.
Ta musique est assez proche du blues au sens large du terme, celui qui s’adresse à l’âme de l’auditeur. Vivre aux States était-elle la condition sine qua non pour trouver ta source d’inspiration ?
Oui, tout à fait. J’ai beaucoup voyagé aux USA. De la côte Est, en passant par l’État de l’Alabama (où habitent mes beaux-parents), le Mississipi, la Géorgie, l’Indiana, l’Illinois. Mon beau-père, m’a justement offert l’Anthologie de la musique folk américaine éditée par Harry Smith. C’est un objet précieux que j’écoute souvent. Je suis dans cette quête. Cette recherche de la musique "folklorique". Elle est universelle. Les sons sont similaires aussi bien en Asie, qu’en Europe, en Afrique, en Amérique du Sud. C’est passionnant.
A la rédaction d’indierockmag comme sur d’autres médias, on n’en finit plus de te comparer à des tonnes d’artistes : des Américains (Jeff Buckley, Neil Young) des Belges (Zita Swoon, Ghinzu), des Anglais (Radiohead, Young Marble Giant), des disparus (Epic Soundtracks, le frère de Nikki Sudden). Et si c’était toi qui avait le dernier mot pour faire taire ces badinages ?
Pourquoi pas ? Mais je crée mon propre style. Pour la scène belge, je ne connais pas Ghinzu et je vois plutôt dEUS comme influence possible car j’adore ce que fait Tom Barman.
A l’écoute de certains morceaux de The Great Divide, on ressent des sentiments très variés voire contradictoires : malaise, mal être, doute, mais aussi énergie, envie, amour et espoir. Quel est le message transversal que tu as souhaité transmettre avec ce nouvel album ?
Une agressivité passive. J’ai toujours un sentiment de révolte par rapport au monde qui m’entoure. Je l’exprime avec la musique et ma voix.
Ça sert de thérapie.
J’ai un faible pour le morceau Where Echoes Bounce. Que raconte cette chanson et à qui s’adresse-t-elle ?
Ce sont deux histoires qui se croisent. Je fonctionne beaucoup par collage de textes. La première raconte comment un jeune couple
assassine leur nouveau né, la deuxième reprend les clichés hollywoodien de l’amour, la romance. Elle s’adresse à personne en particulier.
Chaque auditeur prend ce qu’il veut.
Et pour la scène, as-tu des projets, des envies ?
On est trois sur scène. Stéphane Milochevitch (Thousand & Bramier, H-Burns, Syd Matters) et un vieil ami de longue date Olivier Taraud (Les Hommes responsables). On a constitué deux sets. L’un plus soft avec lap steel, guitare acoustique, basse, guitare électrique. L’autre, plus dense avec batterie / basse /guitare acoustique. J’aimerais bien travailler avec des visuels pour la tournée de février/mars. Des projections d’images. À voir.
Es-tu encore en contact avec tes camarades de feu Lithium, je pense notamment à Dominique A. et Françoiz Breut ?
Oui. Dominique A, surtout.
A quelle place aimerais-tu voir PERIO dans l’univers musical d’aujourd’hui ?
Aucune idée. je me sens plutôt comme un "outsider", un solitaire. Dans la lignée de Hayden, Edwin Collins, Robert Wyatt...
The Great Divide est ressenti comme un projet riche, intense et très personnel. Malgré toutes ces qualités, qu’est-ce qui pour toi serait synonyme de succès pour ton album ?
Le vendre. Pour pouvoir en faire un 4eme. En 2009, j’espère...
Sites :
www.myspace.com/periomusic
www.geocities.com/periomusic/
www.minimummusic.com
www.myspace.com/minimummusic
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