Daniel Darc - Amours suprêmes

Impossible d’avoir une opinion tranchée sur Amours suprêmes , le nouvel album de Daniel Darc, quand on a écouté pendant plus de trois ans le précédent Crève-coeur avec toujours la même boule dans la gorge et les même frissons le long de l’échine, comme on regarderait un miroir tendu aux souvenirs de ses propres peines passées...

1. Les remords
2. J’irai au Paradis (feat. Morgane Imbeaud)
3. L.U.V. (feat. Alain Bashung)
4. Un an et un jour
5. La seule fille sur terre
6. Ça ne sert à rien (feat. Robert Wyatt)
7. Amour suprême
8. La vie est mortelle
9. Serai-je perdu ?
10. Environ

date de sortie : 14-01-2008 Label : Mercury

On est certes bien loin de retrouver avec Amours suprêmes le lyrisme de ces chansons en quête de rédemption, hantées par le regret d’un amour à jamais perdu et portées par l’équilibre quasi-miraculeux des mélodies et des arrangements savamment dosés de Frédéric Lo : les textes comme les compositions, toujours en accord parfait, sont ici plus convenus, trop posés voire un peu fainéants et peinent parfois à décoller, que les chansons soient plus légères (comme le single J’irai au Paradis, dont le refrain poussif et ses coeurs fadasses ne rendent guère justice à Morgane Imbeaud, chanteuse de Cocoon que l’on sait capable d’autre chose, ou L.U.V., duo gainsbourien quelque peu léthargique avec Alain Bashung), ou davantage dans l’esprit de l’album précédent (le pataud Serai-je perdu).

Mais l’hommage du titre au chef-d’oeuvre de John Coltrane fait bien sûr référence à cette quête de rédemption qui continue et se précise pour l’écorché Daniel Darc, et même s’il constitue avant toute chose un clin d’oeil personnel du chanteur à l’un de ses albums de chevet plutôt qu’une véritable référence musicale (on est plus proche ici d’un certain classicisme pop ou d’une new wave un peu mollassonne mâtinée d’électro que du free jazz spirituel et vibrant du saxophoniste américain, en dépit de la finesse des cuivres et des arrangements vocaux de Robert Wyatt sur le doux-amer Ça ne sert à rien), comment ne pas se réjouir en imaginant l’ex-Taxi Girl faire enfin l’expérience du bonheur, après être passé par les tragédies et les déboires qu’on lui connaît ?

Ainsi, La seule fille sur terre et sa déclaration d’amour passionnée sur mélodie de piano-bar, ou le superbe Environ, qui clôt l’album sur une note de douceur folky plus optmiste qu’il n’y paraît au premier abord, nous mettront à eux seuls assez de joie dans le coeur pour contrebalancer ce sentiment général de déception qui sinon aurait forcément dominé, malgré Les remords et ses envolées piano/guitares, la dignité poignante d’Un an et un jour ou la mélancolie généreuse de La vie est mortelle, réminiscences plus inspirées qui rappellent dans leurs meilleurs moments la beauté fragile de l’inusable Crève-coeur .

Chroniques - 26.01.2008 par RabbitInYourHeadlights
 


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