Junkboy - Three

"Pastoral - prog - rock - soft - focus - electronic - kosmische - folk - core ... or something". Voilà comment les frères Hanscomb décrivent la musique de leur groupe Junkboy, avec l’ironie de celui qui se moque des tendances comme de sa première chemise.

1. Volcano Mono
2. There Is Light
3. Red Firecracker
4. Tonight
5. Kamo River
6. Seconds
7. A Word From Our Sponsor
8. Held Inside
9. Fidlam Bens
10. Waiting For.....

date de sortie : 18-02-2008 Label : Enraptured Records

C’est en effet quelque part entre les envolées dream-pop de Spiritualized, le post-rock aventureux de Tortoise et l’abstract-folk pastoral de Savath & Savalas qu’il faudrait tenter de ranger ce troisième album du duo de Brighton, épaulé en studio par toute une confrérie de musiciens en tête desquels le fidèle Ryan Olivier.

Un souffle libertaire hérité de Coltrane, un background lo-fi jamais bien loin, quelques solos space rock 70’s ici et là, une bonne dose de folk anglais (le groupe ne cache d’ailleurs pas son admiration pour Bert Jansch, et en particulier pour son album Rosemary Lane dont le morceau d’ouverture, Tell Me, What Is True Love ?, aurait semble-t-il tout déclenché chez eux), un zest de banjo presque country sur l’irréel Kamo River ou encore Fidlam Bens dont la mélodie n’aurait pas démérité sur un album de Nick Drake, une harpe sortie tout droit du Vespertine de Björk sur le final d’un There Is Light décidément insaisissable entre folk-rock cosmique, bossa-nova et blaxploitation, des arrangements de flûte à la Moody Blues sur un Red Firecracker rêveur à souhait et pourtant agité de beats épileptiques, une sérénade digne de Simon & Garfunkel sur le fervent Tonight, ce refrain qui mime Elliott Smith au milieu des guitares saturées d’un Seconds pris d’assaut par une vague d’électro parasite... en trois-quarts d’heure Three touche à tout ou presque et pourtant, bien loin du prog’ démonstratif dans lequel le mélange aurait facilement pu tomber, ces éléments de prime abord disparates s’assemblent chez Junkboy avec une évidence désarmante, sous l’impulsion candide d’une guitare acoustique en apesanteur, d’une batterie jazz ou d’un piano atmosphérique.

Car au final, Junkboy, malgré une prédilection certaine pour les échappées purement instrumentales, navigue bel et bien en territoire pop, tant et si bien même qu’une première écoute distraite pourra faire passer la douce fraîcheur de ses morceaux pour de l’easy listening, occultant au passage toute la finesse et la complexité de cette musique des grands espaces, savante et pourtant à l’état sauvage, dont les mélodies éprises de liberté ne s’apprivoisent réellement qu’au fil de plongées répétées, toujours plus passionnées, dans les profondeurs de cet univers en trompe-l’oeil.


Pour découvrir Junkboy, une seule adresse :
www.myspace.com/junkboymusic

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