Toujours à temps pour Laura Barrett

Annoncer un album paru le 23 septembre dernier peut sembler quelque peu incongru, mais vous nous comprendrez sans doute quand vous aurez goûté à votre tour aux étranges pop songs jouées au kalimba par la canadienne Laura Barrett.

Si nous avions déjà en notre possession ce fameux premier album Victory Garden (voir le tracklisting) disponible en commande directement sur le site du label Paper Bag Records, le problème eut sûrement été réglé au détour d’une chronique tant les morceaux en écoute sur myspace, et tout particulièrement ceux issus de l’EP Earth Sciences disponible sur la même plate-forme, rivalisent de beauté primitive, présageant d’un univers aussi touchant qu’inclassable influencé du propre aveu de la demoiselle (révélée par le collectif folk un brin hippie de Toronto The Hidden Cameras) par la singularité d’écriture de Björk ou Kate Bush et les comptines minimalistes de Rob Crow ou Mia Doi Todd. Et pour en terminer avec le name-dropping on ajoutera également CocoRosie pour l’instrumentation lo-fi, bien que le son soit ici d’une extraordinaire pureté, loin du bricolage apparent des soeurs Cassidy.

D’autant que cette fois, la musicienne s’est entourée d’un certain nombre de collaborateurs pour étoffer ses mélodies de piano ou de kalimba : Basia Bulat à l’autoharpe, Randy Lee (The Bicycles, Hylozoists, Lily Frost) au violon, Jeremy Strachan (Feuermusik) à la clarinette, Lief Mosbaugh (The Hidden Cameras) à l’alto et au hautbois, John Tielli (Metal Kites) au theremin et surtout Paul Aucoin (Hylozoists), également responsable du mixage et de l’enregistrement de l’album, au vibraphone.

Laura dit ainsi de l’album que "le concept général du jardin décrit la riche mixture symphonique des sons créés par ce rassemblement presque communautaire de musiciens", tandis que "le titre fait référence aux "jardins de victoire" en temps de guerre, du fait qu’on peut y voir à la fois un mouvement vers le microcosme d’une agriculture durable, et un monde embrouillé par la guerre qui consacre ses ressources à la mort et non pas à la vie. Le "Victory Garden" est un acte d’espoir, mais transporte avec lui un certain cynisme vis-vis du développement de l’humanité."

News - 15.10.2008 par RabbitInYourHeadlights