Interview : Helluvah, un frisson d’indie folk

La première écoute aura suffi à me faire craquer. Helluvah me rappelle mes plus belles découvertes féminines, à savoir Shannon Wright, Kristin Hersh ou P.J. Harvey.

Helluvah fait donc partie de ces dames qui me donnent la chair de poule. P.J. Harvey, aura été la première, dès la sortie de Dry en 1992. Kristin Hersh, que je connaissais et appréciais déjà par le biais de ces Throwing Muses, me surprendra en 1994 avec son album Hips And Makers. Enfin, Shannon Wright que j’ai découvert sur le tard, a presque réussit le tour de force ; me faire mourir d’amour après les écoutes répétées du bouleversant et rageur album Dyed In The Wool.

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Camille Warmé alias Helluvah trouve donc sa place aisément dans ma discothèque, par l’intermédiaire de son premier EP Lost In Progress. Première interview pour indierockmag, d’une jeune artiste en devenir.

A quel âge as tu commencé la musique et de quels instruments joues tu ?

J’ai commencé la guitare vers 15-16 ans, et c’est le seul instrument dont je joue, même si j’ai envie de me mettre un peu à la basse.

Helluvah, enfant de la brit pop, mais qu’est ce qui a bercé ton enfance, et qu’écoutes tu à présent ?

En fait j’ai eu un choc à 13 ans en découvrant Oasis qui sortait à ce moment-là (1995) "What’s the story (morning glory) ?". C’est ce qui m’a amenée vers le rock, j’étais complètement fan, puis à partir de là j’ai commencé à écouter Blur, Pulp, puis le rock indé anglais en général, Placebo, PJ Harvey, Radiohead....
Aujourd’hui, j’écoute majoritairement du rock indé anglo-saxon mais je me suis mise également à l’électro (Peaches, Miss Kittin, Gonzales...) et un peu au métal (System of a Down par ex). En fait ça marche un peu par période, en ce moment j’écoute beaucoup The Organ, Metric, Katerine...

Helluvah

Et si un jour on venait à te comparer à P.J. Harvey, Kristin Hersh ou Shannon Wright, tu me promets de rester les pieds sur terre ?

Bien sûr ! (rires devant mon écran) (NDLR : Ouf !) . On m’a déjà dit que je faisais penser à PJ Harvey, ce qui pour moi est un énorme compliment, mais j’ai l’impression que quand une fille fait du rock/folk/indie un peu épuré, on lui parlera systématiquement de PJ Harvey, car c’est la plus connue, c’est une pionnière. Mais cela dit, je suis aux anges quand on me dit ça, même si c’est loin d’être ma seule influence.

Dans quelles conditions technique a été enregistré Lost In Progress ?

J’ai enregistré "Story from the city", "I saw a monster" et "Happy Valentine" sur la console numérique d’un ami musicien. Pour "Throw myself on the sharp rocks" et "I got drunk Andy Walhoo", j’ai fait ça seule chez moi sur mon ordinateur.

Tu soulignes régulièrement que lost in progress est une démo. Que trouves tu qu’il manque pour finaliser ces morceaux ?

Il manque des arrangements, que ce soit de la batterie ou de la basse sur certains morceaux. Ca n’a pas été enregistré dans des conditions professionnelles, surtout "Throw myself" et " I got drunk", c’est pour ça que je considère ça comme une démo, même si c’est une bonne démo ;-)

Quelles sensations te procurent les concerts en solo ?

C’est assez grisant quand ça se passe bien, mais quand ce n’est pas le cas ou que le public est peu nombreux et/ou peu réceptif, c’est assez déprimant. Ce qui est à la fois génial et effrayant, c’est qu’on contrôle tout, donc si il y a une erreur, ça viendra forcément de soi-même. Parfois j’ai envie de l’alchimie d’un groupe, mais en même temps je me sens mieux en solo.... Je verrai dans l’avenir.

Enfin, quels sont tes rêves, pour demain ? et tu fais encore des cauchemars ?

J’aimerais écrire de bonnes chansons, toucher les gens, vivre de ma musique, tourner, surtout si c’est avec des groupes/artistes amis, et collaborer avec tout un tas de gens. C’est toujours très intéressant de bosser parfois de façon collective, on apprend plein de trucs, on progresse, on se soutient. D’ailleurs, j’appartiens au collectif Autour des Filles avec les groupes Subway et Eleasy, nous cherchons à faire des concerts ensemble.
Et oui, je fais encore des cauchemars, mais rien de grave.


Non, ce n’est pas fini, j’aimerais ajouter tout de même deux, trois mots à propos de son E.P. Mais bon, ce sera court, car si vous avez lu l’introduction de cet article, vous aurez compris à côté de qui je vais ranger ce 5 titres étonnant. Et à l’instar des artistes citées plus haut, Helluvah possède des compositions destinées à hanter mes esprits, une voix parfaite pour jeter le trouble. Alors inutile que j’en dise plus, puisque, je suis sous l’emprise de ces morceaux pour l’instant. Et tout ça n’est qu’un début.

Félicitations, longue vie à Helluvah, et merci pour cette première autoproduction qui vaut plus qu’un détour. A bon entendeur.

Site Officiel : www.helluvah.com
Sur MySpace : www.myspace.com/helluvah


Interviews - 09.04.2006 par indie


7 IRM Breaking News #8 : João Alegria Pécurto, Helluvah, Access To Arasaka, etc.

Indus, post-punk, shoegaze, IDM, ambient acoustique, électro-pop, dubstep et même un peu de hip-hop en piqûre de rappel pour ceux qui ne peuvent plus s’en passer, c’est le programme de ce 8ème fil news qui s’intéresse par ailleurs aux actu groupées de deux labels DIY du côté obscur. 1. Aynth (électro-indus mélancolique) Quelques mois après l’excellent (...)



Chroniques // 20 avril 2008
Helluvah

Le premier album d’Helluvah vient d’arriver. Emotion Pills est donc le seul responsable des mots qui vont suivre. Et il m’a bien eu, voilà encore que j’ai envie de causer de cette jeune artiste. Attention verdict.