Les carnets secrets de Department Of Eagles

Il fut un temps où le projet des new-yorkais Fred Nicolaus et Daniel Rossen, avant que ce dernier n’invite toute la fine équipe de ses Grizzly Bear à participer à l’enregistrement du célébré In Ear Park, ne se contentait pas de laisser divaguer ses guitares en bois et autres harmonies en clair-obscur mais rêvait en kaléidoscope : après une paire d’EPs prometteurs édités par le label californien Isota Records sous le nom de Whitey On The Moon, référence directe au jazzman et précurseur du hip-hop Gil Scott-Heron témoignant d’une ambition d’éclectisme aujourd’hui mise de côté par le duo, Department Of Eagles délivrait en effet cinq ans plus tôt avec The Cold Nose un véritable album en montagnes russes capable de passer d’une pop psychédélique à une drum’n’bass squelettique, d’un abstract cinématique à un folktronica lo-fi avec des détours par la country, le trip-hop, le jazz fusion, le hip-hop, la musique classique ou encore le noise-rock sur boîte à rythmes du single Romo-Goth au fil de collages aussi virtuoses qu’habités.

Autant dire qu’il a dû s’en passer des choses entre 2003 et 2008, notamment un album avorté dont subsiste une poignée de démos enregistrées en Californie en 2006 (connues sous le nom de "January Sessions"), les premiers essais de collaboration avec Chris Taylor de Grizzly Bear qui produirait plus tard In Ear Park et autres pics de créativité où Daniel Rossen laissait vagabonder son inspiration au piano en salle de répétition (avec pour résultat les "Practice Room Sketches").

Un parcours retracé aujourd’hui par Archive 2003 - 2006 qu’on se plaît déjà à imaginer comme le journal de bord de ce revirement, même s’il semble plus probable qu’on touche avec cette compilation aux prémices d’ In Ear Park à en juger par ce Deadly Disclosure au demeurant superbe dont l’influence sur la mélodie de banjo d’un Balmy Night semble évidente. Réponse le 20 juillet avec un détour par Bella Union pour la pré-commande.

News - 15.07.2010 par RabbitInYourHeadlights
 


Daniel Rossen trace sa route pavée d'or

Si le projet CANT du blondinet Chris Taylor n’avait pas mis tout le monde d’accord l’an dernier chez Warp (cf. ce pour et contre par articles interposés), il n’en sera sûrement pas de même pour le premier EP en solo de son compère grizzly Daniel Rossen, banjo alambiqué et basse ronde en avant sur un Silent Song psyché-folk aussi élégant qu’habité en (...)