Que ceux qui ne connaissent pas encore Troy Von Balthazar se rassurent, il est encore grand temps de faire connaissance avec le génie du compositeur hawaïen. Et si sa véritable heure de gloire est probablement derrière lui, entre les apparitions faites avec Chokebore en première partie de Nirvana en 1993, et la sortie du redoutable Black Black en 1998, il est bon de s’apercevoir qu’aujourd’hui encore cet éternel vagabond a de très belles choses à nous proposer. Et c’est en menant sa petite vie itinérante, et dans un certain minimalisme que l’on imagine aisément, qu’a pris forme chacune des quatorze créations de ce bien-nommé How To Live On Nothing.

Jamais encore celui que l’on nomme couramment TVB n’aura fait preuve d’une telle variété d’inspiration. Aussi à l’aise dans un registre folk lo-fi à fleur de peau (Catt, To a Girl With One Wing Gone), que dans un contexte nettement plus pop (Very Very Famous, My Diamond Brain) duquel ressort quelques sensations familières relatives à l’époque Chokebore, TVB va même jusqu’à frôler l’excellence dans un registre plus électronique avec le surprenant In Limited Light. Et s’il fallait retenir un exemple particulier de la marginalité de l’américain, on citerait volontiers Happiness and Joy, qui aussi concluante soit-elle porte un bien curieux nom pour une chanson placée sous le thème du suicide. Voilà pour ceux qui ne connaissaient pas encore, Troy Von Balthazar c’est tout ça, des contre-pieds à tout-va, une conception de la vie et de la musique en décalage complet avec ses contemporains, un esprit jamais à court d’idées et désormais un deuxième album solo particulièrement réussi.