"Une musique si dégueulasse que vous aurez besoin de porter une capote en l’écoutant pour ne pas de chopper de MST", voilà les mots choisis par le duo irlandais Drugzilla pour nous "vendre" le successeur de son efficace mixtape Alcoholocaust de l’an dernier, disponible en libre écoute depuis quelques jours via Gogoyoko. Guère étonnant dès lors de retrouver un morceau intitulé Drugzilla Will Lower Your Sperm Count au tracklisting de cet autrement plus impressionnant Siamese Beashts, soir une petite heure d’électro hardcore aux confins de la techno industrielle, du speedcore et du dark ambient.

Chaotique, éclaté mais paradoxalement cohérent dans son exutoire de violence rageuse et malaisante, le résultat mixé sans concession aucune aux règles élémentaire du bon goût par le vétéran Russ Russell (Napalm Death, New Model Army) rappellera dans l’esprit aux amateurs des grossières anomalies que constituent, pour les popeux, breakcore et digital hardcore le Down With The Scene de Kid606 et autres Alec Empire ou Atari Teenage Riot de la grande époque où les déflagrations sauvages le disputaient aux saturations synthétiques. A ne pas mettre entre toutes les oreilles, mais si aimez à violenter les vôtres de temps à autre à coups de beats fracassés et de bruitisme baroque, ce premier véritable album, à la hauteur de la réputation scénique de ses auteurs, est définitivement fait pour vous.