Iron & Wine - Ancienne Belgique (Bruxelles)

le 16/02/2011

Iron & Wine - Ancienne Belgique (Bruxelles)

Pour les amateurs de musique, il y avait de quoi faire ce mercredi soir dans la capitale. On pouvait voir de près l’une des stars du rap, Redman, connu non seulement pour sa carrière solo, pour ses apparitions cinématographiques (le nauséabond How High ) mais encore pour ses collaborations avec Gorillaz, The Offspring, Method Man, IAM, et bien d’autres, aux platines du Tavernier. Autre possibilité, aller à l’AB Club pour le doublé Lia Ices, sorte de Regina Spektor version plus froide mais tout aussi belle, auteur d’un Grown Unknown largement sous-estimé en janvier, et Twin Shadow avec sa synth-pop digne des années 80.

Mais il aura fallu que je cède au choix le plus convenu qui était d’aller voir Iron & Wine à l’AB. Samuel Beam, après quasi 10 ans de méfaits musicaux, connaît un sommet de reconnaissance et se permet le luxe de mettre l’AB sold-out (partant d’une configuration Semi Flex à l’origine). Loin de l’ascétisme et de la sobriété qu’on lui a connu à ses débuts, c’est accompagné d’une ribambelle de musicos (banjo, saxe, clarinette, flûte…) qu’il monte sur scène. Le gars fait bonne figure, parlotte gentiment avec le public mais coté musique c’est plutôt la déception qui pointe. Tous les artistes pris séparément sont bons et maîtrisent leur instrument mais lorsqu’on met le tout ensemble, ça donne une surcouche qui étouffe le chant et la subtilité des compositions de Sam. En comparaison, Angus & Julia Stone s’en étaient nettement mieux sortis ! On en vient alors à se poser la question de savoir ce qui pousse les artistes à changer de configuration et à vouloir en faire plus (et en l’occurrence trop). Est-ce pour varier les plaisirs et se découvrir de nouveaux horizons ? Est-ce qu’ils se sentent obligé d’en rajouter au fur et à mesure qu’ils jouent dans des salles plus grandes, devant plus de monde ? C’est vraiment cela qui a occupé mes pensées durant la quasi intégralité du concert. Et pourtant, pourtant… on aura connu quelques moments de grâce. Notamment ce Wolves, joué avec tout le groupe mais où celui-ci se fît plus discret, tourna au ralenti comme s’il était sous l’effet de volutes opiacées ou encore cette combinaison guitare/chant extrêmement touchante proposée sur un Flightless Bird, American Mouth en guise de rappel.

Ah oui, au passage, on a eu droit en première partie à l’américaine Tift Merritt. Ce fut déprimant au possible. Belle voix, compositions pas trop mauvaises mais rien qui accroche l’oreille. Peut-être que je deviens blasé mais je ne pense pas avoir été le seul à le penser…


( Guismo )

 


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