Il y a quelque chose du trip-hop gothique de (feu ?) Shirley M. chez Emma Webb, cette clarté des sons dans l’ombre de la lampe de chevet, une féérie presque enfantine (cf. les dessins à peine esquissés sur la pochette) dont on se plaît à anticiper les dangers à mesure que s’insinue l’électricité des guitares au milieu des beats imperturbables, du glockenspiel et des claviers lo-fi.

Des références à Orphée et à sa descente aux Enfers, aux prémonitions de Cassandre ou encore au tapis volant du Roi Salomon alimentent entre autres ces petits contes dark pop dont la dimension mystérieuse et mythologique accentuée par des chœurs liturgiques renvoie d’emblée à l’univers de Dead Can Dance. Une influence avouée tout comme celle des Cocteau Twins, les vocalises de Liz Fraser ayant visiblement laissé des traces sur le chant de la jeune Londonienne dont le spleen élégant aux intonations parfois légèrement inquiétantes pourra également rappeler l’inimitable Beth Gibbons.

Autant de comparaisons faciles et forcément disproportionnées au risque d’éclipser les charmes en clair-obscur d’un premier album qui ne manque pourtant pas de personnalité mais que voulez-vous, il faut bien attirer le chaland...