Une enveloppe avec au dos un petit message de remerciement nominatif en provenance de Los Angeles, un disque tiré à seulement cent exemplaires et renfermé dans le plus sobre des packagings. Tel est peut-être ce qui vous attend un jour dans votre boîte aux lettres si vous vous laissez hanter progressivement par les fantômes de House Of Wolves.
Des fantômes qui pourraient être ceux d’un passé qui réaniment intensément nostalgie et mélancolie. Le souvenir d’un baiser volé, de sentiments enfouis et d’une enfance pratiquement enterrée. Des fantômes qui se veulent aussi accueillants qu’un valet de chambre mais parviennent malgré tout à vous arracher quelques larmes du coin des yeux. Et des fantômes qui convoquent les âmes d’autres artistes ayant la particularité de nous avoir déjà tous retournés un jour ou l’autre comme Cat Power, Elliott Smith ou les plus contemporains Lightning Dust.
Ici, la guitare n’apparaît pas comme étant de premier âge, le piano possède un écho obsédant, cuivres et cordes se font aussi timides que possible, mais tous accompagnent idéalement un chant retenu au fin fond d’une gorge légèrement nouée et vous captivent dans leurs plus simples appareils.
Pas besoin d’en écrire des tonnes, ce disque est l’un des plus beaux qu’il m’ait été donné d’écouter cette année, et assurément le plus bouleversant d’entre eux. Alors pourquoi chercher à étayer davantage ? Certes, tout le monde ne pourra pas se procurer l’objet, mais Bandcamp est là pour vous aider à y goûter, ne serait-ce qu’une fois, et vous donner la chance comme moi, un jour, d’aller ouvrir votre boîte aux lettres et en laisser s’échapper les fantômes de la maison des loups.