Héhé, pas le temps de dire ouf que voici le deuxième album de Peter Kernel et la chronique qui va avec. Par contre, on se demande bien comment s’enthousiasmer après le déjà culte How To Perform A Funeral  ? Aller plus haut ? Je vois pas comment. Faire différent ? Mauvaise idée. Tourner en rond ? Surtout pas. L’air de rien on aborde donc ce White Death & Black Heart avec une certaine fébrilité, ça sent l’impasse à plein nez, mais on garde espoir. On ne demande même pas à Peter Kernel de confirmer, simplement de ne pas nous décevoir, de claquer un ou deux bons morceaux, pour la gloire et puis basta.

Hélas, quand Anthem Of Hearts résonne, on se retrouve à nouveau face à un titre d’une efficacité redoutable, du genre hymne à la jeunesse éternelle, du genre à faire slammer ta grand-mère. Marre de ce groupe à qui tout réussit. On chercherait bien une faille dans le morceau suivant, I’ll Die Rich At Your Funeral, mais on ne la trouvera pas, le titre déjà est parfait, la musique époustouflante, la construction mélodique et rythmique capable de tenir éveillée une horde de mouches tsé-tsé.

Je n’en peux plus de cette formation qui se permet même quelques sursauts d’orgueil. Sur Captain’s Drunk, Barbara innove en optant pour une voix de velours, mon dieu, quel charme surprenant. Et quand s’ensuit The Peaceful, à mi-chemin entre les Blood Red Shoes et Dionysos, je me jette à nouveau à corps perdu dans leur musique. On pourrait prétexter la présence de quelques morceaux un chouilla moins inspirés que sur le précédent opus, histoire de faire croire qu’une hiérarchie s’impose à toute discographie. Mais à chercher la petite bête, c’est toujours le trio qui en ressort gagnant, ajoutant un détail par-ci, un petit pont par-là, sauvant de la banalité chacun de ses morceaux. J’en suis convaincu, on tient là le meilleur groupe de toute une génération.

Il est probablement là le changement entre ce White Death & Black Heart et le précédent opus. Car là où How To Perform A Funeral faisait se croiser le meilleur du rock indé à papa avec tout ce que ça a de magnifique et de nostalgique, sur ce second LP ils ont tout simplement réussi à faire la nique à tout ce que la jeunesse à sorti de bon ces dix dernières années. Un jour d’excès et on en viendrait à crier “exit les Envelopes, Rhesus, Blood Red Shoes, Wolf Parade, Male Bonding et compagnie”. On a pourtant beaucoup d’estime pour tous ces groupes mais on les relèguerait presque au rang d’anecdotes, la faute à Peter Kernel qui vient de réaliser un deuxième coup de maître. Et ce chat, on lui tort le cou ou pas ?

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