Tralala Blip - Submarine Love Songs EP

1. Love To Your Heart
2. Castle Of Golden Sound (live) Voir la vidéo Tralala Blip - Castle Of Golden Sound
3. In My Natural Way (live)
4. Angry Ghosts
5. Skull Beach
6. Penny Black Eye

2012 - A Guide To Saints

Sortie le : 6 mai 2012

Tralala Blip plane sous prozac

Dans la foulée de FilFla - alias Keiichi Sugimoto de Minamo - côté Room40, et des essais plus mélodiques du sous-label Someone Good, cette sortie du collectif australien Tralala Blip témoigne d’une volonté de la part de Lawrence English d’élargir l’horizon de sa structure désormais bien connue des amateurs d’ambient impressionniste, particulièrement à une certaine relève de l’expérimentation électro consciente des enjeux de la pop du XXième siècle en tant que médiateur d’idées. Les formats sont plus courts, les rythmiques parfois plus marquées mais les codes du genre toujours savamment détournés par cette nouvelle génération qui sait allier plaisir immédiat et recherche poussée aussi sûrement que Brian Eno ou Ryuichi Sakamoto en leur temps.

Ainsi en est-il de ces chansons d’amour sous-marines aux allures de rêveries psychédéliques sous prozac, ni vraiment dream-pop, chillwave ou dub mais plus ou moins à la croisée de ces trois univers, les blips électroniques, distorsions vocales et autres divagations analogiques servant de liant pour ces petits hymnes aquatiques au romantisme cotonneux. Précisons que cette fois, ça se passe sous l’étiquette A Guide To Saints, nouvelle structure dédiée par le soundscaper de Brisbane aux éditions de cassettes limitées (avec évidemment l’option du digital).

On pense au dernier Ruby Suns pour ces pulsations en apesanteur ou pourquoi pas à un Ras_G qui aurait quitté son cosmos narcotique pour un paradis capitonné, les chansons étant bien loin de tourner rond sous leurs contours ouatés. L’ensorcelant Love To Your Heart aurait ainsi été amputé de son sous-titre Gun To Your Head en référence au révolver en plastique pointé le plus sérieusement du monde par Lydian Dunbar sur la tête de son boss après qu’il ait perdu coup sur coup sa copine et son job, et l’entêtant Penny Black Eye ne serait autre qu’un hommage de Zac Mifsud à sa chienne montée au ciel après avoir été piquée par une tique.

Sachant qu’il est également question de fantômes en colère ou de "plage du crâne", il faut avouer qu’on est parfois même plus près du bad trip que du trekking en toge dans les nuages avec cet EP, les interférences synth-noise du sus-mentionné Skull Beach venant déjouer les fausses impressions d’hédonisme néo-hippie que l’auditeur distrait aurait pu se forger à l’écoute du housy Castle Of Golden Sound ou de l’extatique In My Natural Way. A découvrir, de même que le sous-label en question sur lequel on aura très vite l’occasion de revenir plus amplement.


( RabbitInYourHeadlights )



Disques - 13.06.2012 par RabbitInYourHeadlights
 


Étoiles filantes et digressions astrales dans la constellation Rachel Evans

Citée en bonne place dans cette liste fort pertinente (à laquelle on aurait volontiers ajouté Julia LaDense, Marielle V Jakobsons, Alicia Merz et quelques autres mais sinon pas grand chose à redire), Rachel Evans est non seulement l’une des compositrices les plus intéressantes à l’heure actuelle dans le très vaste et nébuleux "champ expérimental" - en (...)