Le streaming du jour #435 : Monade - ’Pt#9’
Le label Xtraplex a pris l’habitude de nous pourvoir régulièrement en sorties de qualité téléchargeables à prix libre via Bandcamp, sans jamais sacrifier la grâce et l’émotion à ses ambitions d’abstraction et d’avant-gardisme électronique. Après le Gantois Olkin Donder et la poésie irisée de son fabuleux Oben Glex aux allures de dédale warpien, c’est au tour du Turinois Roberto Donato de nous fasciner, première signature non-belge de la petite structure montante de Laurentz Groen.
A ne pas confondre avec le combo post-rock bordelais du même nom emmené par Laetitia Sadier ou la série d’EPs (presque) homonyme du label Stroboscopic Artefacts, Monade est donc l’alias de ce beatmaker émergent dont la maturité devrait en surprendre plus d’un sur cette première réalisation tirant très humblement son nom de la 9ème référence qu’elle constitue pour le jeune mais prometteur catalogue de Xtraplex. Illustré tout comme les opus d’Olkin Donder et d’Ynoji par l’artwork saisissant du graphiste Navrack Han Leese, Pt#9 associe, à l’image de sa pochette, atmosphère cybernétique et textures organiques, géométrie et spontanéité, plages éclatantes de lumière et replis plus obscurs, finesse du trait et architecture monumentale à la profondeur de champ vertigineuse.
Une véritable évolution prend son essor depuis les fourmillements glitch résolument déconstruits de Always When You Die And Get Born réminiscents des impros cycliques de Keith Fullerton Whitman, et c’est effectivement à une renaissance progressive que l’on assiste. Renaissance de la lumière d’abord avec l’émergence d’un drone solaire au milieu des grouillements et autres stridences de Embr, puis des rythmiques encore embryonnaires et approximatives sur l’amniotique Nephogram, et enfin de la mélodie avec le fervent Pit Of The Saint et ses entrelacs fugaces de cordes synthétiques et de nappes analogiques. C’est là également que le piano prend vie, dont les accords mesurés continueront de distiller leur mélancolie au milieu des beats concassés et des synthés jazzy de Parallel, avant de s’effacer devant la déferlante IDM du bien-nommé Rise In The Black, ensevelissant ses motifs mélodiques sous une pluie de beats météoritiques dignes d’Access To Arasaka avant de décoller pour l’immensité de l’espace. Épique.
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