Parallèlement aux très libertaires et noisy Lightning Bolt dont il tient la batterie au côté de Brian Gibson, l’accoutré Brian Chippendale donne dans le tabassage encore plus free et forcené avec Black Pus, projet solo pour le moins inconfortable et mortifère dont le bien-nommé Pus Mortem lâché ces jours-ci à prix libre via Bandcamp est déjà le 7ème album en date.

Au programme de ces 8 instrumentaux - aux vagues allures de chansons lorsque les babillages en écho de l’Américain entrent dans la partie pour ajouter une bonne couche de dadaïsme hardcore à un ensemble déjà fortement agité du bocal - saturations tempétueuses et larsens sauvages sur fond de martèlements à la frénésie singulièrement hypnotique, entrecoupés de fulgurances en roue libre comme sur Neuronic Knife avec son heavy jazz constamment au bord de l’implosion ou encore le pesant Meet Me In That Other Place.

Enregistré sur un vieux 4-pistes, le résultat est brut de décoffrage, sismique et psyché dans ses meilleurs moments (No Sensational, Off With His Head), expansif voire un brin exubérant sur les bords (Why Must It End ?) mais souvent aussi étrangement éthéré, ces lignes vocales entremêlées et parfois même accélérées à outrance en auto/reverse (Play God) étant pour beaucoup dans le paradoxal envoûtement généré par ces abstractions bruitistes et droguées :