Nóra - Himinbrim

Grâce à une campagne de crowdfunding réussie via la plate-forme PledgeMusic dont nous nous faisions l’écho il y a quelque temps, les cinq Islandais de Nóra vont sortir prochainement leur deuxième album, que les « pledgers » ont eu la primeur de découvrir. Un disque à la hauteur de nos espérances !

1. Sporvagnar
2. Kolbítur
3. Himinbrim
4. Vatnið Yfir lækinn
5. Það Sem Við Munum
6. Undir Torfunni
7. Tundurdufl
8. Eyðisandur
9. Draugurinn í Vélinni
10. Svefnrof
11. Hreinsun

date de sortie : 30-09-2012 Label : Autoproduction

Révélation de l’année 2010, Nóra s’apprête donc à publier le successeur de Er Einhver Að Hlusta ? dont la pop kaléidoscopique en avait déjà séduit plus d’un. A l’époque, nous avions considéré le quintette islandais, un peu prématurément, comme le digne porte-drapeau d’une musique fraîche et légère. C’était sans compter les envolées shoegaze cachées derrière des mélodies faussement twee-pop, mais néanmoins bien présentes. Bref, nous avions finalement peu de pistes pour tenter de deviner ce qu’allait être la suite, tant ce premier opus était hétérogène.


De l’aube au crépuscule ?

Il y a quelques mois, Frank nous expliquait que cette disparité provenait notamment du temps écoulé entre l’écriture des premiers morceaux et l’enregistrement de l’album et nous assurait, bien que se refusant à nous donner plus de pistes, que le prochain serait - de fait - plus homogène. Après une première écoute, c’est effectivement le cas. Quant au contenu, le chemin emprunté s’éloigne lui aussi du premier opus. Pourtant, avec la mise en ligne de Bringsmalaskotta, hymne auroral idéal pour commencer la journée de bonne humeur, on aurait pu penser que le groupe allait poursuivre dans cette voie teintée d’un angélisme feint. Mais pour cela, il aurait fallu oublier que cette chanson a été écrite "pour s’amuser".


L’autre piste, que seuls ceux qui étaient présents aux différents concerts islandais de Nóra peuvent connaître, s’appelait Kolbítur et dégageait, déjà sur scène, quelque chose de différent, toujours lumineux mais autrement plus grave. Voilà donc la route suivie !
Les singles Sporvagnar et Tundurdufl (ce dernier étant réservé aux pledgers) ont servi d’amuse-bouches, nécessaires pour faire saliver les quelques aficionados des Islandais, et probablement utiles pour en appâter d’autres. Le premier rappelait la fraîcheur des débuts tandis que le suivant nous plongeait dans un univers un peu plus oppressant, ouvrant la voie à ce que serait Himinbrim.
En effet, passé Sporvagnar qui fait office d’ouverture, les guitares nettement plus acérées et la batterie épileptique du sus-cités Kolbítur confirment ce durcissement de ton. Mais surtout, on sent l’évolution du groupe durant ces deux années en matière d’arrangements, qui étaient pourtant de grande qualité sur Er Einhver Að Hlusta ?, et surtout d’harmonies qui semblent ici bien plus travaillées. Les voix d’Egill et Auður se complètent pour finalement se fondre dans la structure mélodique des morceaux comme sur le titre éponyme en clair-obscur mélancolique.
Himinbrim n’est "que" le troisième titre de l’album, mais nous savons déjà que nous tenons là un disque de qualité, quand bien même la suite serait en-deçà de ce entendu jusqu’ici. Et, au contraire, sans nécessairement parler d’une montée en puissance, la suite est à la hauteur de cette introduction et surtout ne souffre d’aucune baisse de régime. Nous constatons également que l’homogénéité de cet album ne concerne pas uniquement le son, mais aussi l’intensité émotionnelle dégagée par les différents titres.
Cette épopée lyrique, entre bravoure et poésie, est savamment dosée et les enchaînements bien sentis ne font que consolider cette impression d’unicité, quand bien même un spleen songeur aux étonnants accents latino (Eyðisandur) laisse la place à une course effrénée limite noisy (Draugurinn í Vélinni). Plus déroutante encore, cette complainte éthérée et astrale, Svefnrof, qui nous fige littéralement pendant près de trois minutes.
Pour finir, Hreinsun vient résumer les différents jeux d’ombres et de lumières avec une introduction radieuse à base de synthés prenant peu à peu une dimension bouleversante au fur et à mesure qu’Auður s’empare du chant principal et que le rythme s’accélère inlassablement pour un final shoegaze qui s’achèvera plus de huit minutes après les premières notes.


Kolbítur en exclu

Nóra nous permet de vous proposer Kolbítur, en exclusivité pour IRM.


Enfin, la plate-forme PledgeMusic est ouverte encore quelques jours, et pour 10$ minimum, les pledgers auront la version digitale de cet album aux couleurs multiples mais terriblement cohérent, où la naïveté des débuts s’est muée en flamboyance maîtrisée flirtant avec l’urgence et la contemplation.
Takk Nóra !

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