Une fois n’est pas coutume, la Mixtape de la Semaine vous déterre une vieillerie. Enfin vieillerie c’est vite dit, tant cette seconde sortie officielle particulièrement foisonnante du rappeur Copywrite, en plus d’avoir été remixée et remastérisée à l’occasion de ses huit ans d’âge, s’avère n’avoir rien perdu de son groove décomplexé ni de sa dimension à la fois épique et joyeusement éparpillée.

Connu pour ses collaborations avec RJD2, compagnon des débuts qui l’avait invité à poser son flow à la fois cool et vénère façon Aesop Rock sur le gracile June extrait de Deadringer (à cette même époque où l’on retrouvait le beatmaker de feu Def Jux aux manettes de T.H.E. High Exhaulted, toute première sortie du MC de Columbus, Ohio), Copywrite rompait ici avec cette association fructueuse pour papillonner d’un univers à l’autre, des prods lascives autant que célestes du regretté J Dilla (le féérique That’s A Wrap en tête) à celles plus smooth mais tout aussi minimalistes de Jake One, vétéran de la G-Unit signé chez Rhymesayers et architecte cette année du Mourning In America And Dreaming In Color de Brother Ali, en passant par les fracassants Midnight Run et Jeah, Jeah, Jeah ; Spew The Fire et son instru piqué au Kanye de quand c’était bien ou un Official Bangers au refrain toujours aussi jouissif et malin.

Et pour en revenir à l’actu, la vraie, enfin avec un peu de retard tout de même, Copywrite signait justement en début d’année un quatrième album intitulé God Save The King que l’on a pas encore eu la chance d’écouter mais qui semble ériger au gré des featurings un bien joli pont entre deux générations, avec d’un côté la jeune garde incarnée par Roc Marciano et de l’autre les revenants Rock (moitié d’Heltah Skeltah au côté Sean Price), Casual des cultissimes Hieroglyphics, Evidence de Dilated Peoples, Jakki Da Motamouth (un autre artilleur de l’époque Deadringer ) ou encore Tage Future (compère de ce dernier, de RJD2, du défunt Camu Tao - auquel était dédié cette année le Cancer 4 Cure d’El-P - et de notre bonhomme au sein de feu Mhz) que l’on croisait déjà à diverses reprises sur Cruise Control et qui introduit avec brio la petite bombe soul-hop ci-dessous produite par le Wu-affiliate Bronze Nazareth :