Le streaming du jour #1100 : No Drum No Moog - ’Documents Synthétiques EP’

La période est faste pour la label Chez.Kito.Kat qui sortait déjà, il y a une dizaine de jours, l’excellent Zerlegzen de Komparce. A cela, on pourrait presque ajouter le Lonely Lights de Millimetrik qui n’est plus signé sur le label français mais en reste néanmoins proche, en témoigne d’ailleurs sa participation à la soirée de lancement de Documents Synthétiques, l’album dont il est ici question.

On est tenté de parler d’album alors qu’il ne s’agit finalement que d’un EP. Cette classification constitue d’ailleurs un choix étonnant puisque, au regard de ses trente-trois minutes et de sa construction narrative cohérente, cet opus aurait fait un long format tout à fait recevable.

Venons-en à la musique. Après une courte introduction sur laquelle une voix analogique nous invite à écouter le disque, la grosse artillerie (électronique) de In The Moog For Love nous contamine déjà par son caractère imparable et addictif.

Plus tard, on trouve avec Centaur un véritable hymne en puissance variant autour d’un même thème avant qu’une rythmique dub ne se mêle aux effets électroniques presque larseniques. Off In Tambov évolue dans un registre similaire avec une rythmique rapide et appuyée soutenue par des synthés et divers effets léchés multipliant les contrepieds. La surprise réside dans l’arrivée d’un chant, absent jusqu’alors, évoquant, et c’est tout sauf négatif, celui de Win Butler d’Arcade Fire pour sa capacité à s’affranchir des rythmiques avec une paradoxale rage nonchalante.

Un chant que l’on retrouve d’ailleurs sur Omnia Vincit Amor, ultime morceau himalayesque, capable de jongler entre un début d’électronique classique - où l’on croirait, pour la première fois du disque, que le trio en garde sous la pédale - avant d’évoluer sans même en avoir l’air vers des horizons radicalement différents pour terminer avec des instruments à vent qui permettent à Documents Synthétiques de s’achever sur une ambiance de désordre organisé du plus bel effet.

S’achever ? Pas tout à fait puisque l’on a droit, en prime, à deux remixes d’anciens morceaux du groupe signés Mr Bios et Artaban. Rien que ça.

En somme, loin de dépareiller dans le catalogue du label, Documents Synthétiques s’en démarque néanmoins en s’autorisant des rythmiques chaloupées incitant davantage à la mouvance qu’à une contemplation quelconque (à l’exception de
花見) dans une ambiance oscillant entre rétro-futurisme et psychédélisme.


Streaming du jour - 09.06.2014 par Elnorton
... et plus si affinités ...
No Drum No Moog sur IRM