Avec cette seconde collaboration, le pianiste Dustin O’Halloran et son compère Adam Wiltzie (de feu Aix Em Klemm, The Dead Texan et Stars of the Lid, excusez du peu) offrent enfin ampleur et ambition à leurs élégies pour piano, cordes, drones et synthés, dont la délicatesse et la douceur des mélodies méditatives faisait à la fois le charme et la limite d’un premier éponyme sorti il y a trois ans. De quoi regretter d’autant plus les quelques longueurs de cet Atomos, dévoilé en avant-première via NPR jusqu’à sa sortie chez Erased Tapes lundi.

Pour le long crescendo au lyrisme tout en retenue d’un Atomos I marchant dans les pas des derniers travaux pour le cinéma de Michael Nyman ou Philip Glass, l’aura tragique d’Atomos II, le pas-de-deux piano/violons romantique et majestueux du numéro III, les envolées digne d’un Sigur Rós versant ambient des V et VIII ou encore pour les épopées impressionnistes d’Atomos VI et VII (révélé sur EP quelques mois en amont pour ce dernier), on devra en effet subir le contrecoup d’un dernier tiers d’album nettement moins inspiré. Que le duo flirte avec l’ombre (IX) ou la lumière (XI), un post-classicisme baroque dont les distorsions chuchotées tombent comme un cheveu sur la soupe (X) ou le minimaliste aux élancements poussifs d’un final qui n’a rien du climax espéré, le trait s’est épaissi et laisse malheureusement pointer cette tendance à la dilution qui plombait déjà quelque peu sur la durée les albums-fleuves des sus-nommés Stars of the Lid.

Dommage, mais l’on n’en retiendra pas moins tous ces moments d’intense beauté en slow motion qui suffisent à donner à ce nouvel opus, même à petites doses, un goût persistant de revenez-y.