Deux ans après Implosion, un premier court format composé lui aussi de cinq titres, Tallisker récidivait en novembre dernier avec l’EP Heliotrop.

Dès l’entame de ce dernier, il est difficile de ne pas penser à Björk, les parties vocales aidant (Schist). La Parisienne d’origine cite d’ailleurs l’islandaise comme une référence de choix, au même titre que ses compatriotes de Sigur Rós.

Inspirée par les textures expérimentales et granuleuses scandinaves, Eléonore Melisande propose une électronique glaciale et spectrale sur laquelle elle n’hésite pas à recourir à des constructions syncopées (Cirrus) qui décuplent le caractère mystérieux de l’ensemble.

Pour les besoins d’Heliotrop, celle qui réside désormais à Glasgow s’est abreuvée de musiques classiques, baroques et romantiques. Découle donc de ces cinq titres un univers oscillant entre une architecture mélodieuse basée sur un violoncelle omniprésent et des contenus électroniques cisaillés, à l’image de ce Salanfe final, sorte de dubstep aux confins de la world music, retenu à juste titre pour être le premier single de l’EP. L’excellente 18h15 ne s’y est d’ailleurs pas trompée en choisissant ce morceau pour un remix épuré lui aussi très convaincant.

En un mot, Heliotrop est un disque hanté en permanence par ces allègres susurrements enfouis au milieu d’un contenu instrumental toujours déroutant.