Le streaming du jour #1520 : Oliver Wilde - ’Post-Frenz Container Buzz’

Fan de Sparklehorse devant l’éternel, Oliver Wilde ne s’est pas contenté d’adopter un dressing code - cheveux ébouriffés et barbe mal rasée - proche de celui qu’honorait l’Américain, il a aussi intégré à ses compositions des éléments sonores chers à l’auteur du chef-d’oeuvre It’s A Wonderful Life.

Dans un registre ouvertement lo-fi, l’artiste actif depuis 2013 donnera un concert à Birmingham le 5 avril prochain dans le cadre d’une soirée dédiée à Mark Linkous où sera notamment projeté le film The Sad & Beautiful World of Sparklehorse réalisé par Alex Crowton et Bobby Dass. A l’instar du Waiting For Nothing initialement paru sur l’EP Distorded Ghost, Oliver Wilde pourra s’adonner à quelques reprises du répertoire de l’Américain.




Mais le Bristolien est loin d’être un simple suiveur. Et si la géniale folie de Mark Linkous est clairement perceptible sur Post-Frenz Container Buzz, à l’instar d’un Big Black Chunk où la première minute résolument lo-fi convoque certains titres de transition dIt’s A Wonderful Life avant de laisser la place à un dépouillement saccadé et étouffé, celui qui diffuse son quatrième disque a désormais suffisamment d’expérience pour tracer son propre sillon.


Aussi, les douze missives qu’il décline s’appuient principalement sur une recette efficace où guitares saturées, voix pleine de réverb’ et rythmique métronomique minimaliste (Klooker’s Feathered Trill) le voient lorgner vers l’univers do it yourself d’Alex G. Oliver Wilde sait également gérer les temps forts en aménageant quelques plages plus contemplatives, comme peut l’être ce Wiccan Seeks Meat Parade qui n’épargne néanmoins pas l’auditeur de quelques dizaines de secondes de folie, avant de nous laisser sur quelques intonations globales pas si éloignées - la saturation et l’aspect fuzzy en plus - du Thom Yorke des débuts.


Oliver Wilde étonne également avec l’inclusion d’éléments improbables, tels les synthétiseurs post-industriels de Lucky Strut et nous quitte avec Goner sur un faux-rythme et des effets psychédéliques que n’auraient pas reniés les Flaming Lips. En somme, en matière de lo-fi sous acide, l’Anglais avance comme l’un des artistes les plus stimulants de la scène contemporaine, usant de ses indéniables qualités de songwriter et s’autorisant des déstructurations névrotiques qui tuent dans l’œuf toute idée de redondance. Post-Frenz Container Buzz est donc déjà l’une des belles surprises de cette année 2017.


Streaming du jour - 30.03.2017 par Elnorton
... et plus si affinités ...
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