Aussi somptueuse que raffinée, la cuvée 2017 du catalogue 1631 Recordings est d’une incroyable richesse pour un label qui vient à peine de fêter ses deux ans, si bien qu’il ne reste sans doute plus que Erased Tapes pour tenir la comparaison dans cet univers aux confins de l’ambient et du néoclassique.

Non contents d’avoir réuni un casting de choix sur les trois volets des Piano Cloud Series puisqu’en plus des collaborateurs habituels, Nils Frahm ou Bruno Bavota y faisaient des apparitions remarquées, Mattias Nilsson et David Wenngren, co-fondateurs de 1631 Recordings, ont produit les récents opus de Akira Kosemura, Library Tapes ou Sophie Hutchings.

Rien d’étonnant pour un label qui en décembre 2016 relayait déjà une sortie de Dustin O’Halloran et une autre de Hauschka. Bref, il faut compter sur 1631 Recordings et, si Jakob Lindhagen n’est probablement pas le pensionnaire le plus célèbre de la firme suédoise, il n’en constitue pas moins une figure indispensable.

Il confirme cet état de fait à l’occasion d’un Paces qui lorgne clairement du côté le plus néo-classique d’un catalogue oscillant toujours entre ces variations et une dimension résolument ambient. Habitué des bandes originales, le Suédois avait déjà travaillé en ce sens pour soutenir les images de courts-métrages tels que Gränsen et När Livet Ser På en 2014 ou du documentaire The Battle of Parliament Square deux ans plus tôt.

Jakob Lindhagen propose sur Paces neuf compositions instrumentales sur lesquelles, souvent armé d’un seul piano, il convoque des émotions allant de la mélancolie à un optimisme mesuré. Le pianiste peut également être appuyé ponctuellement par des cordes frottées dont le caractère désolé accentue paradoxalement la puissance du piano (In The Machinery). Paces constitue une vraie bonne surprise, et la qualité de la production autant que celle des compositions fait du Suédois l’un des héritiers potentiels de Nils Frahm. Le compliment n’est pas anodin.