Mark Pritchard - The Four Worlds

1. Glasspops
2. Circle of Fear
3. Come Let Us (feat. Gregory Whitehead)
4. The Arched Window
5. S.O.S. (feat. The Space Lady)
6. Parkstone Melody II
7. Mên-an-Tol
8. The Four Worlds

Sortie le : 23 mars 2018
Véritable touche-à-tout, Mark Pritchard signait avec The Four Worlds l’un des projets les plus ambitieux de l’année 2018. Deux ans après un Under The Sun qui avait séduit les fans de Radiohead, forcément attirés par la perspective de découvrir le chant pastoral de Thom Yorke sur le sublime Beautiful People, l’Australien récidive avec un disque encore plus introspectif associant à la pureté du son des animations en images de synthèse présentées dans un premier temps à l’Opera House de Sydney, en marge notamment de l’inoubliable performance de Mazzy Star lors du festival Vivid.
Celui qui a démarré sa carrière musicale sous l’alias Harmonic 313 dans une veine breakbeat qui lui avait notamment valu les compliments d’Aphex Twin lui-même emprunte depuis une paire d’années un virage l’amenant d’abord vers le dubstep pour se fixer sur des territoires ambient et désolés. Toujours signé chez Warp, Mark Pritchard ouvre The Four Worlds avec une pièce majuscule intitulée Glasspops qui s’étire sur onze minutes dans une veine atmosphérique dérivant vers des berges cinématographiques jamais éloignées des productions de John Carpenter.
D’entrée, l’épouvante est au rendez-vous. Et si l’artiste relâche parfois la pression, composant dans une veine electronica des passages plus légers, c’est souvent pour mieux revenir vers des sentiments plus torturés, orgue d’église déstructuré à l’appui. Les quatre mondes du titre sont autant d’univers et d’étapes participant à la narration d’un disque aussi aérien qu’aéré. On ignore si l’oxygène existe sur ces planètes alternatives, mais ceux qui les peuplent n’ont pas besoin d’exceller en apnée pour s’y épanouir. Spatiales et spacieuses à la fois, les nappes sonores sont dotées d’une incontestable force régénératrice.
L’art de la suggestion est habilement maîtrisé par Pritchard et il est difficile de ne pas rester interdit face à ces images de synthèse convoquant même une sorte de "love story digitale" sur un S.O.S. hanté par The Space Lady, celles-ci épousant à merveille les sonorités ambient labyrinthiques déclinées par les synthétiseurs de celui qui réside désormais à Sydney.

En 2018, un premier semestre d’itinérance m’aura éloigné de l’actualité musicale. C’est le jeu. De très bons disques ont probablement, plus que de raison, échappé à ma vigilance. Il est plus difficile de sortir des sentiers battus sur le plan musical lorsque l’on dispose de moins de temps pour s’adonner à cet (...)


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