Le streaming du jour #1920 : Daisuke Miyatani - ’Diario (2018 remaster)’

Pilier de l’esthétique du label nippon Schole qui rêvait de le rééditer depuis 10 ans, l’obscur premier album de Daisuke Miyatani initialement paru en 2007 sur le label allemand Ahornfelder bénéficie enfin de l’exposition qu’il mérite, remastérisé et étoffé de 4 morceaux inédits dont un brew qui voit le patron Akira Kosemura (que l’on retrouvait hier au générique de notre toute dernière compilation hommage à Twin Peaks) illuminer les nappes électro-acoustiques lancinantes et glitchées de son compatriote par ses arpèges de piano mélancoliques et clairsemés à la Satie.

Disparu des radars depuis, le Japonais signait avec Diario un véritable journal intime sous forme d’ébauches acoustiques et ambient, une quinzaine de vignettes (19 donc sur cette réédition) chaleureuses et lo-fi aux esquisses mélodiques baignant dans le hiss (old tape, iindayo) et les field recordings (aiveo). Sons trouvés (dokusho-chu), idiophones cristallins (edanone), pluie battante (rain melodies) et chant des insectes (summer child, sampo) y rehaussent l’innocence et le spleen des arpèges de guitare, entre deux rêveries faites de distos étincelantes (hum) et de scintillements digitaux (water lights), un impressionnisme qui trouve sa parfaite transcription visuelle dans les reliefs floraux à peine perceptibles de l’artwork signé Shin Kikuchi, directeur créatif du label.

Quant aux nouveaux titres, du douillet itsumo bucolique et boisé - dont la guitare aux gènes électroniques discrets évoque les recueils d’instrus d’Oval, O et OvalDNA - au piano craquelant de kurasu comme joué depuis un vinyle mourant, en passant par utouto et son ascension micro-ambient foisonnante sur fond de train en marche, ils n’ont rien à envier aux originaux, ravivant 11 ans après la pertinence d’un album à la fois naturaliste et onirique, à ranger quelque part entre Federico Durand et Minamo.


Streaming du jour - 04.06.2018 par RabbitInYourHeadlights
... et plus si affinités ...
Daisuke Miyatani sur IRM