Quel animal vit ... dans Katel ?

Entre deux concerts, la jeune artiste française Katel a accepté de répondre à nos questions. Présentation...

Il y a presque un an, je découvrais Katel, par hasard. Elle avait là, pour seules compagnes, ses deux guitares. Intriguée, je me suis rapprochée de la scène. Dès les premières notes, j’ai été conquise et une démo m’a par la suite confirmé son talent. Depuis, Katel a signé avec Olympic Disk, fait un bon nombre de concert et a sorti un premier EP, Raides A La Ville. Actuellement en tournée (dernièrement au Point Éphémère pour une prestation splendide), elle revient sur son parcours et son univers...

Tu as commencé la musique très jeune. Quelle a été ta "révélation" ?

En fait, je n’ai pas commencé si jeune que ça... Il y a eu une journée où j’ai improvisé quelques chansons, dont un extrait figure à la fin de Tigres En Papier. Mais sinon, la révélation a été de monter sur scène, à 17 ans.

Tu faisais partie d’un duo, peux-tu nous en parler ?

Cette première scène était lors d’une veillée de lycée, avec Élodie, et nous avons ensuite continué pendant dix ans a jouer ensemble, dans plein de groupes, en faisant différents styles de musique. Avec Dun Leïa, notre dernier groupe, nous avons sorti un album chez East-West, puis nous nous sommes séparées pour faire chacune notre propre musique. On a appris plein de choses ensemble, on a progressé, découvert et partagé beaucoup de choses, et nous avons eu la bonne idée de continuer à nous faire grandir en nous séparant au bon moment, sans aucune amertume, comme une suite logique.

Tu es désormais accompagnée sur scène, comment cela se passe avec tes musiciens ? Qu’apportent-ils à tes chansons ?

C’est encore tout récent, mais ce sont des gens que je connais très bien musicalement et qui sont aussi des amis : Charles-Antoine et Julien (batterie/basse) sont la section rythmique d’un groupe de rock dont je suis fan, qui s’appelle Di-Ankh. Et Nicolas à la guitare a été une rencontre assez foudroyante tant j’ai l’impression que nous sommes faits pour jouer ensemble. Il y a une évidence à jouer avec eux, et ils apportent leurs personnalités dans ma musique, on arrive ensemble à une fusion de véritable groupe.

Tu as beaucoup tourné avec Yann Tiersen, tu as même figuré parmi ses "guests", aux côtés de Dominique A et Liz Fraser lors de sa Black Session, tes impressions ?

C’est une rencontre très importante pour moi, sur le plan musical et humain, et aussi évidemment dans ce que ça a changé pour moi quand Yann m’a présentée aux gens d’Olympic avec lesquels il travaille, et avec lesquels je travaille aujourd’hui. Quant a écouter chanter Liz Fraser dans une salle de répétition, c’est un honneur et un privilège que Yann m’a permis de vivre, et certainement une des plus grandes émotions musicales de ma vie. Indescriptible.

Comment s’est déroulé l’enregistrement de Raides A La Ville ? Qu’est-ce qui t’a guidé dans le choix des morceaux ?

Je l’ai enregistré moi-même et très vite. Je jouais les morceaux sur scène depuis un certain temps, alors je voulais retrouver le côté fulgurant grâce à cette méthode d’enregistrement. Pour que l’album sorte vite, et sans la pression dûe au temps de latence entre l’enregistrement d’un disque et sa mise dans les bacs, j’ai décidé avec le label de ce format court, avec les titres les plus représentatifs de mon univers. Aujourd’hui, j’aimerais pouvoir donner d’autres titres au public sans attendre le prochain album, et le format de celui-ci évoluera certainement...

Tu as su mêler chansons dénonciatrices à d’autres plus directement personnelles... était-ce une intention dès le départ ?

Quel que soit le sujet que j’aborde, j’essaie toujours de l’aborder avec ma singularité, mais aussi de lui donner une portée universelle, au-delà de ma petite vie. C’est l’écriture qui permet cela, le travail d’une écriture qui demande à ce qu’on vienne l’explorer, pas simplement la recevoir. En ce sens pour moi toute chanson est politique. Même une chanson d’amour, parce qu’elle propose toujours un angle de vue.

Comment travailles-tu ? Les textes viennent-ils avant les compos ?

Non, les textes de chansons naissent avec la mélodie, même si je les retravaille ensuite. Le texte est aussi une matière sonore, un instrument qui permet de faire sonner le morceau, ou risque au contraire d’en gâcher l’équilibre musical. Il n’y a rien de pire qu’un texte qui veut dire des choses intéressantes mais qui ne sonne pas.

Certains artistes disent ne pas écouter beaucoup de musique, est-ce ton cas ? Si non, quel est ton dernier coup de coeur musical ?

Ca dépend des périodes, mais en ce moment j’en écoute beaucoup, parce que pas mal d’artistes me bouleversent : Joanna Newsom, TV On The Radio, Pierre Lapointe, Bonnie ’Prince’ Billy, l’album solo de Thom Yorke...

Si tu devais faire une reprise en live, ce serait laquelle ?

J’en fais une désormais, mais je réserve la surprise à ceux qui viendront aux concerts !

Il y a une vie après la musique, d’autres arts te passionnent ?

La littérature depuis toujours. J’aime aussi le cinéma, parce que c’est l’art devant lequel je suis la plus naïve... je ne connais absolument rien aux techniques du cinéma, alors ça me repose beaucoup par rapport à la musique où j’ai l’impression trop souvent de tout détailler avant de recevoir l’émotion brute. Mais quand ça arrive, alors c’est définitivement l’art qui dépasse tous les autres pour moi !


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