Avec l’EP If U Want It discrètement partagé en toute fin d’année dernière, Park Hye Jin s’est affirmée au fil des mois comme l’une des artistes les plus prometteuses de sa génération sur la scène deep-house. La Sud-Coréenne âgée de 24 ans fréquente depuis plusieurs années l’univers underground de Séoul et l’on imagine que ses différentes rencontres lui ont permis d’étoffer le son qu’elle produit.

En effet, une véritable assise se dégage de celui-ci et, contrairement à un trop grand nombre de ses contemporains, Park Hye Jin ne se contente pas d’associer quelques beats oniriques à des rythmiques plus tranchantes. Non, les compositions de la Coréenne ont quelque chose à raconter, et les mélodies rêveuses ne font jamais pale figure aux côtés des éléments plus rugueux.

Entre dream-pop et house psychédélique, l’artiste n’oublie pas d’ajouter quelques sonorités rappelant certaines musiques traditionnelles asiatiques. I Don’t Care, placé au milieu de cet EP, en est probablement l’exemple le plus frappant et abouti à la fois. Un sample d’arpèges évoquant précisément ces musiques traditionnelles est justement répété à l’envi tandis que la voix de l’artiste fait doucement monter la pression, accompagnée de quelques beats d’abord espacés puis de plus en plus assurés. La répétition de cet ensemble soyeux et vindicatif à la fois confère à ce titre un indéniable aspect hypnotique. Avec une économie de moyen.

Là réside sans doute la grande force de la Coréenne puisque, même quand elle s’oriente avec Close Eyes vers un univers plus sombre, la darkwave qui en résulte se concentre sur un condensé de nappes et, malgré ce relatif dénuement, les compositions de Park Hye Jin ne tournent jamais en rond. Et c’est la beauté la plus pure qui est convoquée à l’occasion de Call Me, dernier titre de l’EP, où le piano est soutenu par une voix affirmant plus que jamais l’influence du hip-hop sur l’univers de la musicienne basée à Séoul. Brillant.