The National - First Two Pages of Frankenstein

1. Once Upon A Poolside (feat. Sufjan Stevens)
2. Eucalyptus Voir la vidéo The National - Eucalyptus
3. New Order T-Shirt
4. This Isn’t Helping (feat. Phoebe Bridgers)
5. Tropic Morning News
6. Alien
7. The Alcott (feat. Taylor Swift)
8. Grease In Your Hair
9. Ice Machines
10. Your Mind Is Not Your Friend (feat. Phoebe Bridgers)
11. Send For Me

2023 - 4AD

Sortie le : 28 avril 2023

Trois fautes, c’est plié pour The National

Tous les 36 du mois, on dézingue un album qui l’a bien mérité, le moment est arrivé avec First Two Pages of Frankenstein, 9e opus de la bande à Matt Berninger et aux frères Dessner. Affichage dans le métro parisien, diffusions radio, indulgence de la blogosphère qui dépasse l’entendement, présence des tâcheronnes à Grammys Taylor Swift et Phoebe Bridgers sur un et deux morceaux respectivement, le successeur du déjà bien insipide I Am Easy to Find a tout pour énerver, d’autant plus quand on a connu les grandes heures du groupe originaire de l’Ohio, celles dAlligator en particulier mais aussi des deux albums suivants, avec leur songwriting écorché et leurs contrastes enfiévrés.

Ici, sans surprise puisque les deux ou trois vraies réussites de l’honnête Sleep Well Beast, album de la consécration publique à grand coup de campagne marketing du label 4AD dont le groupe est un peu devenu la poule aux oeufs d’or, n’auront pas fait illusion bien longtemps, on est dans la surproduction à tous les étages. Malgré les harmonies un peu trop hédonistes et sucrées du déchu Sufjan Stevens (autre musicien que l’on ne me reprendra plus à écouter) et le chant sans accroc de Berninger qui semble décidément auditionner pour la succession de Bono, ça ne démarrait pourtant pas si catastrophiquement avec Once Upon A Poolside, ballade au piano plutôt épurée. Loupé... la suite bifurque sans transition vers un rock de stade au lyrisme choral et calibré qui n’a plus d’indie que le nom (Eucalyptus), ose la touche 80s au spleen confortable et au break téléphoné en essayant de faire passer la pilule par un clin d’oeil à New Order, nous achève déjà à mi-disque avec deux des duos sus-mentionnés (la palme à Taylor Swift et ses interventions plastifiées d’où aucune émotion sincère ne semble pouvoir s’extirper) et creuse maladroitement l’écart avec les célestes Other Lives en tentant de leur reprendre un titre désormais plus qu’hors de portée (la pénible cavalcade Alien).

On vous épargne la suite avec les mêmes en pire : l’hymne de stade choral donc (Grease In Your Hair), les ballades aux orchestrations Netflix qui cette fois n’ont plus rien pour elles (Ice Machines, Send For Me), c’est un ratage sur toute la ligne et on n’ose même plus espérer du quintette qu’il nous fasse une Shearwater car contrairement aux Texans qui avaient cherché le succès sans le trouver avant de revenir à davantage d’espace et d’élégance, The National a désormais toute lattitude (ou toute l’attitude, ça marche aussi) pour s’imposer sur les ondes, au prix d’une spontanéité et d’une intensité dont il ne reste désormais absolument plus rien. RIP.


( RabbitInYourHeadlights )



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