7rinth - Drawing Monsterz

1. AI OHTO
2. MULTICOLOR
3. HEIROPHANT
4. WHERE IS REPTAR FROM
5. EMILY
6. NO GOODBYE
7. ZUBAT PISTOL
8. MOON DRIP
9. FLOATING GLOVES
10. THE OPEN DOOR
11. FERRIS WHEEL
12. INSTANT TEA (feat. RPM The Brown Robe)

2023 - Ice Cream Koan

Sortie le : 30 avril 2023

7rinth, empereur aux rêves de papillon

S’il y a bien quelque chose que l’on aime autant que le hip-hop mélancolique aux atmosphères japonisantes ou giallesques du New-Yorkais 7rinth, c’est l’humilité dont il fait preuve, à l’image de son collectif Ice Cream Koan, à sortir des albums fabuleux décrits comme de simples compilations de morceaux. Drawing Monsterz serait ainsi à l’en croire "une collection de titres enregistrés entre 2020 et 2023". Chez nous, quand l’ensemble est aussi immersif et cohérent, on appelle ça un album (et pas des moindres), et si la dimension lo-fi qui participait du charme de petites merveilles telles que Multiple Armz et The Shinjukan Spiral s’est légèrement estompée depuis l’EP Floating Mansion en 2020 (cette fameuse "collection de tracks sans domicile fixe"), l’intéressé ayant par exemple confié ici le mixage et le mastering à un certain Stray Louis qui assure le cachou minimum de professionnalisme surtout pour ce qui est du traitement de la voix, l’esprit 7 Arm’d Labyrinth n’a pas changé d’un iota pour autant, pour le plus grand bonheur de nos petits coeurs sensibles et névrosés.

Ainsi, tandis que résonnent à intervalles réguliers ces rafales de kicks caractéristiques du bonhomme, on est toujours aux confins du courant de conscience aux sonorités oniriques plus ou moins légères (Ai Ohto) ou plombées (Moon Drip) et d’un lyrisme tristounet aux boucles cinématographiques à souhait (Multicolor, ou Zubat Pistol avec son sample de Morricone un peu facile certes mais tellement dans le ton), de la méditation bluesy (Heirophant) et du soundtrack d’anime truculent qui a le bon goût de ne pas basculer dans le kitsch pour autant (Where is Reptar From, l’un des deux seuls morceaux dont la production a été laissée aux bons soins d’un producteur invité, en l’occurrence Vic Grimes du label Crate Divizion qui hébergea notamment Vinnie Paz ou Giallo Point), avec cette irrésistible dose de spleen atemporel pour table de chevet (Emily, Instant Tea) et ces effets de disto gondolée estampillés SP-404 qui évoquent tantôt l’impermanence (The Open Door) ou des atmosphères plus hantées (Ferris Wheel, choeurs féminins pitchés à l’appui comme à l’accoutumée).

Monstres du titre obligent, la tonalité générale gagne encore quelques nuances de sombre (le magnétique Floating Gloves) tout en ménageant de charmantes incursions plus jazzy, ambiance "Cowboy Bebop" (No Goodbye). Un vrai bijou à rebours du racolage ambiant et des tendances interchangeables, qui nous rappelle en passant à quel point nous manque son frère d’armes Ichiban Hashface, dont le retour est justement annoncé dans le courant de l’année.


( RabbitInYourHeadlights )


Disques - 05.05.2023 par RabbitInYourHeadlights
 


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