Soulsavers - It’s Not How Far You Fall It’s the Way You Land

La musique est-elle capable de sauver nos âmes ? Difficile d’y répondre mais c’est en tout cas ce qu’essayent de faire les Soulsavers sur leur deuxième album avec une belle maîtrise.

1. Revival
2. Ghosts of You & Me
3. Paper Money
4. Ask the Dust
5. Spiritual
6. Kingdoms of Rain
7. Through my Sails
8. Arizona Bay
9. Jesus of Nothing
10. No Expectations

date de sortie : 02-04-2007 Label : V2

En dix étapes (et une autre cachée), It’s Not How Far You Fall It’s the Way You Land , le deuxième album des Soulsavers, duo anglais composé de Ian Glover et Rich Machin, nous montre le chemin d’une certaine rédemption qui peut nous apporter sérénité et apaisement. Autant de plages qui nous plongent vers un endroit à la beauté mystique et attirante, imprégnée d’une profonde mélancolie. Comme le titre l’indique, la chute peut être périlleuse mais il suffit de s’y préparer pour atterrir en douceur, et l’écoute de cet opus, mélange hypnotique entre autres d’electronica, de soul, de rock et de folk, peut nous y aider.

Avec une ouverture religieuse, Revival et sa chorale gospel dont les voix semblent sortir des profondeurs de la terre, servent de superbe préambule sur fond d’orgues harmonieux et planants. A l’écoute de ces chœurs, je n’ai pu m’empêcher de penser à une toute autre chanson dont l’atmosphère n’est pas si éloignée. Il s’agit de l’étrange et splendide Broken Homes sortie tout droit de la tête du génie du trip-hop Tricky. En fait, en y repensant, Revival pourrait en être la parfaite et lumineuse suite, qui à la pénombre laisse succéder la clarté, à la tristesse l’espoir. Mais cette fois, ce n’est pas le chant féminin de PJ Harvey qui éclaire la chanson mais celui de Mark Lanegan, proche de la demoiselle qu’il avait d’ailleurs invitée sur son dernier album solo. L’ancien chanteur des Screaming Trees aux multiples et fructueuses collaborations (Queens of the Stone Age, Isobel Campbell …) participe à la majorité des titres de cet album et démontre, s’il y en avait besoin, qu’il est bien l’un des plus talentueux et remarquables chanteurs à l’heure actuelle. D’une voix rocailleuse et ténébreuse, comparable à celle de Nick Cave ou Tom Waits, il apporte un ton personnel et touchant à chacune de ses interprétations. Il suffit de l’entendre sur Kingdoms of Rain, une de ses propres chansons réinterprétées magistralement pour l’occasion. De simples notes de piano entêtantes et un arpège de guitare au rythme lent et étiré, accompagnent un chant qui laisse des frissons même l’écoute terminée. Et en plus, même s’il se montre discret, Jimi Goodwin des Doves est venu l’accompagner avec justesse sur ce morceau.

En fait, la référence précédente à Tricky n’est pas si anodine puisque l’on peut dire que les Soulsavers s’en sont fortement et de belle manière inspirés tout au long de cet album. D’ailleurs, il est même crédité comme ayant participé aux sessions d’enregistrement. Le terrible Ghosts of You & Me à la basse entraînante, semblerait issu de l’un de ses albums. Des beats implacables, des bruits menaçants et des voix inquiétantes émergent de ce morceau sur lequel Mark Lanegan semble prendre un sacré plaisir. Et c’est sur le génial Paper Money que la délivrance semble vraiment se réaliser, le refrain permettant de libérer colère et frustration. A partir de là, les mélodies deviennent plus fluides et aériennes, se rapprochant de Massive Attack dont l’influence est forcément évidente. Sur l’instrumental Ask the Dust, la rythmique down tempo et les nappes de claviers bercent l’auditeur et amènent tranquillement l’arrivée de guitares noisy qui sortent d’on ne sait où, et qui s’effacent comme elles sont apparues. Sur Jesus of Nothing, ce sont cette fois les instrumentations orientales qui envoûtent.

Présent en tant que chanteur sur le premier album des Soulsavers sorti en 2003, Josh Haden a laissé cette fois-ci le duo remanier une de ses plus belles et émouvantes chansons. Spiritual prend ainsi une toute autre dimension avec ses nappes de claviers lancinantes à la Sigur Rós, par dessus lesquelles se pose le chant de Mark Lanegan qui ne soufre aucunement de la comparaison avec celui de l’ancien chanteur de Spain. Dans les mêmes tonalités, Mark Lanegan et Will Oldham (Bonnie ’Prince’ Billy, Palace … ) chantent à l’unisson sur Through my Sails, tirée de l’album Zuma de Neil Young, une réinterprétation belle et sombre mais qui toutefois perd quelque peu de son éclat original. Ce n’est par contre pas le cas de No Expectations, une reprise des Rolling Stones, qui avec ses notes de piano et son ambiance cotonneuse, gagne en émotion et en profondeur. C’est peut-être même la plus belle reprise de l’album. L’instrumental caché qui suit peut conclure idéalement ce disque de recueillement, à la beauté crépusculaire. Si ce n’est déjà fait, il ne vous reste plus maintenant qu’à vous laisser plonger dans cet album, et attention à l’atterrissage ...

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