La question est devenue sujet de discorde parmi les amateurs de rock indé : faut-il encore prêter attention à Muse, alors que s’éloigne de plus en plus l’époque où l’on en parlait avec ferveur comme de successeurs possibles au Radiohead de The Bends et OK Computer (on entend déjà les médisants rire dans leur coin) ?
Malgré la puissance scénique du trio emmené par le chanteur/guitariste/pianiste Matthew Bellamy, ce n’est sans doute pas le double live à Wembley (qui a dit groupe de stades ?) enregistré les 16 et 17 juin 2007 et sorti chez nous dans un packaging CD + DVD le 17 mars dernier, qui mettra tout le monde d’accord.
Mais quoi que l’on puisse penser de ce changement d’échelle (certains d’entre vous avaient peut-être découvert Muse au milieu d’un public de 300 personnes après la sortie de leurs fracassants premiers singles Muscle Museum ou Cave il y a déjà presque dix ans) ou de la grandiloquence post-moderne de l’inégal Black Holes And Other Revelations sorti en 2006, on ne pourra pas dire que le groupe anglais court après l’argent facile.
En effet, pour promouvoir la sortie du fameux H.A.A.R.P. (voir le tracklisting), ainsi nommé en référence à un programme de recherche sur les propriétés de la ionosphère (on voit déjà les littéraires se gratter la tête avec stupéfaction) et qui n’est sorti qu’hier aux Etats-Unis, Muse met à disposition des internautes les clips vidéo de toutes les chansons du concert en DVD (celui du 17 juin 2007, donc) à télécharger gratuitement aux formats iPod et iPhone, et ce pendant tout le mois d’avril. C’est sur le site officiel que ça se passe... ou que ça devrait bientôt se passer puisqu’à l’heure où je rédige ces quelques lignes le coup d’envoi n’a pas encore été lancé. Voici donc un avant-goût de ce qui vous attend avec cette version épique de New Born et son final psychotique :
Par ailleurs, la batteur Dominic Howard avait confirmé fin 2007 que le groupe débuterait l’enregistrement de son nouvel album courant 2008. Un cinquième opus qui selon Matthew sera produit par le groupe lui-même pour davantage de liberté et se rapprochera sensiblement de l’électro et de la dance music d’un côté, et de la musique classique et orchestrale de l’autre. Le leader de Muse ayant même précisé au NME en janvier dernier qu’il ne savait pas encore s’il s’agirait d’un véritable album, d’une série de singles ou peut-être même, qui sait, d’une symphonie de 50 minutes, ajoutant qu’il rêvait d’un solo de guitare space-rock de 15 minutes...
