Carrécube - Demo
une démo 5 titres du jeune groupe toulousain atterit sur mon bureau et je l’écoute encore, et encore, et encore, et encore, et encore...
1. Quiet
2. Digicode
3. Flambe
4. Sinusite
5. Panoplie
Carrécube, je les avais découverts via Myspace. Ils avaient partagé l’affiche, chez eux, à Toulouse, avec les stars locales, Expérience. Le morceau ("Panoplie") que j’avais entendu m’avaient sérieusement fait penser à leurs compatriotes. J’attendais donc avec impatience de recevoir leur travail, bien qu’une petite appréhension me tourmentait. Allaient-ils sonner comme des clones, ou seraient-ils originaux ? La réponse fut claire. Non, Carrécube ne seront pas des énièmes clones de Diabologum, pas plus que des clones de Luke ou de Noir Désir comme il en fleurit partout dans la France rock depuis quelques années. On se situera plutôt au carrefour, entre tout ça.
Le chant du premier titre fait bien évidemment penser aux trop célèbres bordelais. Mais la musique est une autre paire de manches. Beaucoup plus expérimentale, plus sombre, elle rejoint par là les atmosphères tendues et inquiétantes de Programme ou d’Expérience, mais dans un format beaucoup plus rock (c’est certainement dû au chant qui remplace ici avantageusement le discours monocorde de Michel Cloup chez leurs homologues) et faisant furieusement penser aux salves soniques de Sonic Youth, par exemple. Je parlais dans ces lignes récemment du brio d’un groupe comme Utopium, musicalement, Carrécube ne sont pas loin de partager le même don pour les mélodies tendues et bruitistes, acérées comme des dagues. On pense aussi bien entendu à Kaolin, le côté romantique/envolées lyriques en moins, remplacé par un pur désenchantement.
Les textes en français, concis et sombres, eux aussi, renforcent ce sentiment claustrophobique. Même si le groupe est bavard, on n’est jamais englouti ou distrait par le texte, qui dessert au contraire parfaitement la musique.
Parfois la mélodie se brise, la discordance s’en mêle, comme sur le début du très beau "Flambe" où les accords improbables de guitare s’entremêlent pour former un tissu sonore très convaincant. Puis "Sinusite" et ses breaks décousus, presque expérimental. Et enfin le très beau "Panoplie"... Convaincant.
Un disque qui n’est pas facile d’approche, mais qui se mérite.
Une fois de plus, c’est dans l’autoproduction que je me vautre, que je m’extasie. Un défibrillateur à la main, l’album de Carrécube dans l’autre, je suis malade à en crever. Explications.
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