Top albums - juin 2017
Grosse sélection à la bourre qu’il sera toujours temps d’embarquer où que vous alliez cet été pour ne rien manquer de nos derniers coups de cœur d’un printemps dont on regrette déjà la relative fraîcheur.
Nos albums du mois
1. Jefre Cantu-Ledesma - On The Echoing Green
A l’heure où le revival shoegaze va bon train, des retours appliqués aptes à raviver la flamme des nostalgiques comme d’enthousiasmer la jeune génération (Slowdive et Ride en tête) à ceux, un peu forcés, qui ennuient poliment voire agacent (Jesus & Mary Chain, MBV) en passant bien sûr par ces nouvelles têtes inspirées qui ont su digérer l’œuvre de leurs aînés pour en faire autre chose sans pour autant trop s’éloigner des frontières du genre (The Oscillation, Serena-Maneesh, Screen Vinyl Image, Crystal Shipsss), il était grand temps de rappeler que la vérité est ailleurs. Depuis une bonne quinzaine d’années, les vrais héritiers de la noisy pop, de la dream-pop et des murs de guitare tourbillonnantes officient bel et bien dans le drone et l’ambient, de Windy & Carl à Gimu en passant par Aidan Baker (auquel on doit même cette année un hommage élégant aux Cocteau Twins avec Claire Brentnall au arabesques vocales éthérées).
L’Américain Jefre Cantu-Ledesma, pionnier post-un-peu-tout avec Tarentel et fondateur du passionnant label Root Strata, est assurément de ceux-là, cf. notamment l’EP Devotion que nous chroniquions il y a quatre ans et ce nouvel opus donc, où des marches drone pianistiques psychotropes et déliquescentes côtoient des rêveries romantiques gorgées de reverb et de soleil couchant et autres hymnes scintillants aux insondables nappes de guitares, bruit blanc et synthés. Ici et là s’en extirpent quelques boîtes à rythmes hypnotiques et les vocalises vaporeuses de l’Argentine Sobrenadar, elle-même à suivre de très près. Ni trop hanté ni trop plombé comme c’est souvent le cas des héritiers de MBV ou du génial Flying Saucer Attack, le résultat s’impose comme une porte d’entrée idéale vers ces hautes sphères expérimentales que nombre d’aficionados d’un rock à guitares aventureux évitent encore à tort, par peur d’un ennui qui n’est pourtant jamais au rendez-vous avec des artistes de cette stature.
< lire aussi l’avis d’Elnorton >
(Rabbit)
2. Billy Woods - Known Unknowns
Deux ans après Today, I Wrote Nothing, le monstre Billy Woods laisse les clefs du camion à Blockhead (et à Aesop Rock) pour un Known Unknowns qui peut surprendre après la noirceur froide et brutale de son précédent album et de ses sorties estampillées Armand Hammer avec Elucid, mais un Known Unknowns qui rappelle les heures fastes du Dour Candy de 2013 où le beatmaker de Manhattan signait déjà l’ensemble des productions. Loin de l’avant-gardisme sonore monolithique apporté par ses potes du Backwoodz Studioz (Willie Green en tête), ce 6ème album de Billy Woods se veut plus distractif ; bien sûr on est quand même très très loin de la poilade, mais même dans ses moments les plus sombres, il y a un effort concerté pour être plus ludique. Blockhead en est le grand instigateur et la filiation avec la série de vignettes new-yorkaises qu’offrait Dour Candy est évidente. Les mélodies délicates et le hip-hop teinté de psychédélisme de Blockhead tentent de concilier la terreur et la fureur de l’un des emcees les plus importants de la scène ricaine actuelle. Toujours visible à coups de featurings mais paradoxalement perpétuellement méconnu, Billy Woods a pourtant creusé un sillon à New-York et arrive à chaque fois à imprimer sa marque aux beats les plus diamétralement opposés. Ici sur Known Unknowns, cette marque est atténuée par cet excellent travail de production, mais l’emcee de Brooklyn arrive quand même à accentuer avec urgence toutes les lignes de ses textes comme des coups rapides et précis dans l’estomac. Dépouillé de tout excès autre que verbal et assurément établi du coté de l’abstract east-coast, le flow de Billy Woods sonne toujours aussi frénétique, comme obsédé par la représentation des problèmes de la société américaine. Homeboy Sandman, Aesop Rock et Elucid (mais aussi les samples de Ghostface Killah et MF Doom) ne calment pas la bête, Blockhead apporte juste un peu de couleur au monde en noir et blanc de Billy Woods, le combo est gagnant et ce dernier album au final très varié en devient passionnant et indispensable !
(Spoutnik)
3. Hey Colossus - The Guillotine
"The Guillotine est sans doute l’album le plus triste de Hey Colossus, le plus désespéré mais aussi l’un de ses plus beaux. Ça reste toujours aussi indéfini et de guingois, toujours aussi approximatif, le brouillard peuple la moindre parcelle de musique et on ne distingue les angles qu’une fois les avoir pris en pleine poire. L’éther partout, ici, ne provient pas d’un ectoplasme sans substance ni fond mais entoure au contraire une architecture hérissée, contondante, qui fait mal, non plus seulement physiquement mais aussi, désormais, par sa noirceur mise en avant, psychologiquement. La tristesse infinie contenue dans les sillons traverse les couches tendres de l’épiderme et se diffuse tout à la fois au cortex et aux tripes.
Mais The Guillotine ne saurait se résumer à ses pics arachnéens car entre eux, il y a encore tout le reste. Tout le reste, c’est ce qu’on connait déjà, les missiles psycho-noise branchés sur courant motorik qui peuvent sembler divaguer quand, en fait, il ne font qu’explorer. Ventripotents, les morceaux sont pachydermiques mais peuvent aussi se lancer sans efforts apparents dans une course de haies effrénée à l’assaut des étoiles. Ça se passe par exemple sur Back In The Room où Hey Colossus convie justement Nick Turner d’Hawkwind derrière le micro. D’ailleurs, le chant, c’est aussi l’autre grande nouveauté de The Guillotine. Jusqu’ici noyé dans la masse, il s’en détache aujourd’hui complètement et semble plus exposé que jamais, déversant des mots ombrageux et renfrognés, parallèles à l’environnement qui les porte. La noirceur atavique, la colère, la résignation, l’envie d’en découdre et plus encore, pas vraiment nouveau certes mais désormais bien devant. Après tout, Hey Colossus n’est que le reflet de son époque - carnassier quand il y avait encore des raisons d’espérer, exténué quand il en reste si peu - et la teneur de The Guillotine n’est pas là pour rassurer sur l’état général de celle-ci. C’est bien ce qui fait d’Hey Colossus un grand groupe."
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(leoluce)
4. Jérôme Chassagnard - Music For A Starlit Night
"Déjà neuf ans que Jérôme Chassagnard (Ab Ovo) explore des horizons sonores aussi variés qu’expérimentaux. Dès le (f)light initial sur lequel il collaborait avec le regretté Guillaume Eluerd pour le sommet The Fan, préambule au chef-d’œuvre The Prayer Tree que le duo affublé du pseudonyme homonyme accomplira deux ans plus tard, les voyages stellaires atmosphériques faisaient partie des terrains de jeu privilégiés par le Français.
Celui qui a toujours été fidèle au label Hymen Records propose un voyage cosmique de huit titres composés de nuit, en imaginant ces rares moments où un ciel entièrement noir est larvé d’étoiles. Celui-ci s’ouvre avec la remarquable clarté d’un Oriane (Part.I) où tout semble neuf dans l’esprit de l’auditeur. Confronté à des accords de piano entêtants soutenus par quelques nappes synthétiques éthérées, il éprouve le sentiment d’une découverte permanente sans redondance, malgré la répétition du thème.
De Bells, métaphore de la force tranquille où les claviers syncopés instaurent une atmosphère stellaire à la puissance sous-jacente, à un Bright qui se rapproche plus que jamais de la frontière entre ambient et néoclassique, l’utilisation de cordes frottées éparses et d’un piano voluptueux aidant, en passant par la transition introspective Your Eyes, la suite est à l’avenant. Et si l’ensemble est loin de ronronner, l’intronisation d’une boîte à rythmes percutante sur Thunder Bird est néanmoins la bienvenue, le titre évoluant petit à petit vers une IDM aux effluves abrasifs rappelant les structures d’Inner Dialogue."
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(Elnorton)
4. Ride - Weather Diaries
"Après les sommets Nowhere et Going Blank Again en 1990 et 1992, les Britanniques avaient poursuivi leur discographie jusqu’en 1996 sur le rythme métronomique d’une sortie tous les deux ans avec le dispensable Carnival of Light et l’échec du virage britpop de Tarantula. Lorsque Weather Diaries fut annoncé, l’excitation des fans n’avait donc d’égale que leur inquiétude à l’idée que cette trajectoire descendante se poursuive. Annoncé par Charm Assault et son clip psychédélique réalisé par Anton Newcombe et Jean de Oliveira, Weather Diaries est un disque qui refuse de choisir. Intermédiaire. Loin de la déception de mbv mais aussi éloigné de l’enthousiasme généré par Slowdive, Weather Diaries est bien plus intéressant que Tarantula mais ne boxe pas dans la même cour que Nowhere.
Il est introduit par un Lannoy Point à l’intensité croissante qui s’ancre entre la coldwave des Cure et la dream-pop dont furent coutumiers les musiciens pour se poursuivre avec un Charm Assault au rythme appuyé. Si ce titre revêt un caractère planant, il se déplace à la vitesse d’un boeing. De la dream-pop initiale, il ne reste finalement plus grand chose sur ce morceau. Et l’impression se poursuit sur les premières mesures d’un All I Want à l’introduction déroutante en ce sens que les effets de syncope électronique sur la voix ressemblent à un recyclage pop des travaux de Burial. L’atmosphère ne s’éternise pas et la réverbération des pédales de guitare prend rapidement le relais, ramenant Ride dans des territoires shoegaze où le groupe excelle.
Les grands moments ne manquent pas. Sur Cali, l’apparition des pédales tant attendues accompagne une progression vers un panel émotionnel onirique dont l’aspect pop vient rappeler qu’Andy Bell a, entre-temps, collaboré avec Oasis. Par ailleurs, la construction à tiroirs autour de thèmes répétitifs de White Sands convoque une mélancolie idéale parfois proche de celle des premiers Radiohead pour clore cet album. A l’exception d’une paire de titres plus dispensables, Weather Diaries constitue donc un vrai bon disque. Pas un chef-d’oeuvre digne de la paire de disques ouvrant la discographie du groupe, mais il subtilise la place occupée par défaut par Carnival of Light sur le podium du groupe."
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(Elnorton)
6. Pruven - Blood From Ancestors
Plus tôt dans l’année, Pruven avait sorti dans l’indifférence générale un excellent Reach Surroundings... C’est triste et surtout totalement injustifié quand on sait que l’emcee du Connecticut venait de sortir coup sur coup deux albums fondamentaux et fondateurs d’un revival intelligent rap de la fin des années 90 : l’asiatiquement lo-fi Wordplay Sensei, puis Dark Light Tablets avec Scvtter Brvin du Red Lotus Klan. Là, Pruven revient avec Blood From Ancestors qui à l’instar d’un Kendrick Lamar mais avec le marketing en moins explore l’injustice, l’histoire, la guerre et la poursuite de l’égalité raciale. La volonté de ramener le discours social dans le hip-hop ricain n’a jamais été aussi présente que depuis quelques années, peut-être en contre-coup de la mandature Trump ou alors face à la débilité abyssale des Lil Yachty et autres Lil Uzi Vert ; Pruven s’inscrit en droite ligne (un peu comme Billy Woods dont nous parlions plus haut) dans cette optique là. Pour preuve cette pochette coup de poing illustrant la bataille de Vertières durant la guerre d’indépendance d’Haïti de 1803 (Haïti devenant la première république noire libre du monde en 1804). Pruven se rappelle donc que le rap vient des dozens et même si l’esclavage s’inscrit dans la mémoire collective américaine, l’emcee lui ajoute une idée de réhabilitation des mémoires (même s’il reste un long chemin à parcourir). Un Blood From Ancestors politique et engagé donc, qu’on aurait pu croire casse-gueule surtout à la vue de Jak Progresso aka Jak Tripper qui signe les deux tiers des productions (et apparaît aussi au micro sur l’énorme Stone Divers et dont il faut écouter Bass Camp 2). Un coup de flippe car l’horrorcore total et impartial que le New-Yorkais nous avait offert sur Hideous aurait pu mal coller avec le flow athlétique de Pruven. Hé bien non ! L’alchimie fonctionne, Jak Progresso adoucit son beatmaking (même si ça reste relatif, hein !) et Pruven glace son flow. L’album est une avalanche de pépites froides où le flow martial d’une incroyable maîtrise de l’emcee prend une ampleur rarement atteinte. On vous a dit que ces deux-là seront sur nos compilations hip-hop IRMxTP à venir ? Non ? En attendant Blood From Ancestors est aussi salvateur que jouissif !
(Spoutnik)
7. The Holy Circle - The Holy Circle
Qu’on soit clair, The Holy Circle nous offre ici LE meilleur disque de synth-pop de l’année ! Du moins, sans vouloir oublier les excellents albums de Pixx (The Age of Anxiety, chez 4AD), de Joanna Pollock (Strange) et le très attendu nouvel album de Zola Jesus prévu pour septembre, The Holy Circle a mis la barre très haute. C’est du côté de rêveries sombres et expérimentales que nous emmène le trio. Les synthés de Terence Hannum, tout droit sortis de chez Locrian, parfaitement mariés avec le timbre de voix de son épouse Erica Burgner (déjà présente sur The Crystal World et Infinite Dissolution, en 2010 et 2015) et soutenus au loin par la rythmique de Nathan Jurgenson, nous immergent dans un univers de tension entre beauté éthérée, mystère, mélancolie et espoir. Ce premier album, à l’image de sa pochette, passe son temps à nous enfouir et à nous laisser entrevoir la lumière, et confirme par là la filiation évidente que les musiciens entretiennent avec l’atmosphère de Twin Peaks.
< lire aussi notre interview du groupe >
(Riton)
8. Dale Cooper Quartet & The Dictaphones - Astrild Astrild
En approchant ce nouvel opus des pensionnaires brestois du label Denovali, on pourra choisir de regretter la dimension jazzy de Parole de Navarre et du génial Metamanoir, ou de se laisser happer par des fantasmagories hors-format qui creusent la tranchée tourmentée et contrastée de Quatorze Pièces de Menace dans une veine plus minimaliste tout en cresdendos dronesques (les impressionnants Mia Outarde Bondon et Ta Châssis Euplecte) et no man’s lands spectraux (Huis Chevêchette et Tua Oriel Courvite Isabelle avec l’invité récurrent Ronan MacErlaine dans le rôle de David Sylvian). Les influences darkjazz du trio n’en sont pas pour autant remisées au placard, en témoigne Pemp Ajour Impost où le même MacErlaine se fait crooner de purgatoire sur fond de saxo insidieux et nappes ambient lancinantes, ou encore le démesuré Son Mansarde Roselin du haut de ses 18 minutes de progression fantasmagorique et lynchienne comme jamais. Grand disque donc encore une fois, et l’occasion de mentionner un autre morceau-fleuve, il Reverchon cascatelle, qui viendra hanter sur près de 11 minutes le 10e volet de nos compilations IRMxTP, on vous en dit plus très bientôt, interview à l’appui.
(Rabbit)
8. Total Victory - English Martyrs
"Les deux premiers titres pouvaient laisser craindre un virage plus pop clairement perceptible sur un Gore Seer pas si éloigné du premier disque de Foals, à l’époque où le groupe d’Oxford ne s’était pas encore perdu dans ses excès de mièvrerie, et où il privilégiait les compositions aux postures. Une relative déception initiale rapidement contre-balancée par les sept morceaux qui suivent. Dès In The Home Counties, ce sont bien les boucles froides et mélodies claires qui prennent le dessus. Les Mancuniens affichent un savoir-faire qui fait d’eux les dignes héritiers de The Sound et Wire, mais ils ne se contentent pas de plagier qui que ce soit ni même de répéter les mêmes recettes qu’ils ont désormais eu le temps d’assaisonner à leur manière.
Non, Total Victory a toujours refusé la simplicité, et ce n’est pas avec English Martyrs que les choses changeront. Les basses hantées de Once In Every Century soutiennent un chant rageur, les guitares cavalent sur les boucles de Playing Golf With The Precariat et les choses s’enchaînent, évoquant l’univers de Grizzly Bear comme celui de The National, jusqu’au Gold Curtain final qui convoque une forme de transe minimaliste rappelant presque Mark E. Smith.
Au gré des disques, les influences collant à la peau de Total Victory ne varient pas d’un iota, mais en continuant à afficher un tel niveau de recherche et d’évidence mélodique, les Mancuniens sont tout simplement en passe de devenir, à leur tour, une référence pour les générations à venir."
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(Elnorton)
Nos EPs du mois
1. Lonny Montem & G. Charret - Tara
Quelques mois à peine après la sortie du superbe What Kind of Music Do You Play ?, Louise Lhermitte remet le couvert avec plus de ballades à l’Américaine mâtinées d’influences anglaises (Old Friends emprunté au génial Bookends de Simon & Garfunkel), plus d’intensité (le crescendo rythmique du fabuleux Please, Look After Me), plus de Guillaume Charret (en retrait sur la pochette mais en avant sur la touchante reprise du You Can Close Your Eyes de James Taylor) qui co-signe les 7 morceaux de ce second EP et y prête sa voix en renfort du chant toujours aussi capiteux et habité de Lonny Montem. On ne trouve pour l’instant ce Tara qu’en édition physique ici ou aux concerts du duo donc pas d’extrait à vous mettre sous la dent, mais le plus beau reste à venir en digital et libre téléchargement puisque désormais associés sous le nom Helen Why ?, Louise et Guillaume vous attendent au tournant à la fin de l’été sur le 7e volet de nos compils IRMxTP avec un Blue Rose Case dont on ne s’est toujours pas remis.
(Rabbit)
2. Ulrich Schnauss - For Nothing
Si son fameux Passage de janvier dernier avec Jonas Munk aka Manual vous avait laissé sur votre faim, le libre téléchargement de For Nothing ne sera pas de trop pour un rab conséquent d’électronica post-shoegaze qui voit les deux remixes signés Yppah et Dave DK se frotter avec élégance (et respectivement des pointes de drum’n’bass légère et de techno évanescente) au lyrisme aérien à la fois dynamique et planant de l’Allemand Ulrich Schnauss, Londonien d’adoption.
(Rabbit)
3. Water Music - Woodland (sketches)
"Des accords mineurs, basés sur la note Ré, constituent le point de départ de ce court-format dont le Melbournien s’excuse de n’avoir pas encore déterminé le concept. La lo-fi mélancolique et cinématographique de l’artiste est en tout cas toujours aussi percutante et le Quiet final repose sur quelques arpèges répétés dont les tourbillons ne servent qu’à renforcer le sentiment d’isolement et d’oppression que peut ressentir l’auditeur.
MJ Barker dit aller mieux. Ce n’est franchement pas évident à l’écoute de cet EP, et c’est finalement aussi bien. Les variations de l’humeur de l’artiste n’ont pas de prise sur sa créativité, sa capacité à composer des hymnes névrosés restant intacte. La marque du véritable génie dont il fait inlassablement preuve depuis le Wolves que nous défendions en 2014 ?"
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(Elnorton)
Nos beat tapes du mois
La parole à Spoutnik, seul dans l’équipe à avoir écouté des beat tapes ce mois-ci et qui nous en ramène 3 dans son escarcelle pour griller au soleil :
Dday One rallonge son Journal EP de 2009 pour un Journal | Extended qui un an après l’excellent et très DJ Shadowien Gathered Between prouve que le beatmaker californien est passé maître en échantillonnages cool et spectraux. Vous comptez faire quelques bornes direction les vacances, c’est l’objet indispensable !
Arrivé au bord de l’eau, vous cherchez juste à chiller pépère, voici Rare Views de Toonorth. Atmosphères enfumées, beats poussiéreux, mélodies décontractées avec même un peu de flow dedans, le beatmaker de l’Oregon signe l’album de plage parfait !
Pour finir voici la dose obligatoire de boom-bap moderne, bondissant et interculturel. Pour les débuts de soirées avant de tout péter sur le dancefloor, c’est Depth Perception Vol. 2 de Deep qu’il vous faudra !
Le choix des rédacteurs
Elnorton :
1. Flotation Toy Warning - The Machine That Made Us
2. Cigarettes After Sex - Cigarettes After Sex
3. Jefre Cantu-Ledesma - On The Echoing Green
4. Jérôme Chassagnard - Music For A Starlit Night
5. Ride - Weather Diaries
leoluce :
1. Hey Colossus - The Guillotine
2. USA Nails - Shame Spiral
3. Total Victory - English Martyrs
4. USA/MEXICO - Laredo
5. Wonderflu - Wonderflu
Lloyd_cf :
1. Roger Waters - Is This the Life We Really Want ?
2. Ride - Weather Diaries
3. Pixx - The Age of Anxiety
4. Charlatans - Different Days
5. Doldrums - Esc
Rabbit :
1. Jefre Cantu-Ledesma - On The Echoing Green
2. Dale Cooper Quartet & The Dictaphones - Astrild Astrild
3. Julien Marchal - Insight III
4. Lips and Ribs - Males In Harmony
5. Virlyn - Inner Emigration
Riton :
1. Jefre Cantu-Ledesma - On The Echoing Green
2. Hey Colossus - The Guillotine
3. The Holy Circle - The Holy Circle
4. Billy Woods - Known Unknowns
5. Joanne Pollock - Stranger
Spoutnik :
1. Billy Woods - Known Unknowns
2. Vincent, The Owl - ✞ R.I.P. OWL ✞
3. scallops hotel - over the carnage rose a voice prophetic
4. Domo Genesis - Red Corolla
5. Mongrels - Attack The Megalith
Pas de bilan le mois prochain, la faute à l’été qui calcine les tympans et à l’actu qui ralentit, mais rendez-vous début septembre pour un résumé de tout ce que vous aurez loupé de meilleur en juillet/août, à trop fréquenter les lieux débranchés pour y gagner quelques degrés de pigmentation.
Ride sur IRM - Site Officiel
Ulrich Schnauss sur IRM
Jérôme Chassagnard sur IRM
Jefre Cantu-Ledesma sur IRM
Dale Cooper Quartet & The Dictaphones sur IRM - Myspace - Bandcamp
Hey Colossus sur IRM
Total Victory sur IRM
Water Music sur IRM - Bandcamp
billy woods sur IRM
Pruven sur IRM - Bandcamp
The Holy Circle sur IRM - Bandcamp
Lonny Montem / Helen Why ? sur IRM - Site Officiel
- Sulfure Session #1 : Aidan Baker (Canada) - Le Vent Se Lève, 3/02/2019
- Sulfure Session #2 : The Eye of Time (France) - Le Vent Se Lève, 3/02/2019
- Aidan Baker + The Eye of Time (concert IRM / Dcalc - intro du Sulfure Festival) - Le Vent Se Lève (Paris)
- One Far West - Heliacal Risings
- Feeling Flying - Spirit Level
- Glacis - This Darkness From Which We Cannot Run
- Glåsbird - Fenscapes
- EUS & How To Disappear Completely - Remaining Light
- Roger Robinson - Heavy Vibes
- John Thomas Remington - Pavements EP
- EUS - Vergel
- Seefeel - Squared Roots EP
- Eli Tha Don & Hot Take - Ghetto Beethoven
- Masayoshi Fujita - Migratory
- EUS & How To Disappear Completely - Remaining Light
- The Sombre - Like a dream without light
- 2024 à la loupe (par Rabbit) - 24 chansons
- Asshole Galaxy - Collapse