Il y a du Syd Matters dans ces comptines acoustiques cotonneuses et subtilement arrangées de cordes, cuivres et vents mais aussi un petit quelque chose de feu Grandaddy pour ces envolées de claviers spatio-bucoliques sur fond de boîtes à rythmes et autres percussions à la mécanique un peu triste.

Un charmant premier album de la part du combo de Portland croisé récemment en première partie de Get Well Soon, et qui semble s’accrocher aux fantômes d’un thérémine poétique, d’un piano anachronique, d’un bandonéon mélancolique ou d’un xylophone cristallin comme aux vestiges nostalgiques d’une vie antérieure dont les contours devenus brumeux contiennent autant de souvenirs suspendus dans l’éther (et non pas figés dans le formol).

Les fans du premier album de Girls In Hawaii ne seront pas non plus en reste avec des mélodies d’une douce intensité sur lesquelles le temps semble ne pas avoir de prise et qui sortent même de leur confortable cocon le temps d’un Sleeping In Our Clothes renouant avec ce soupçon de fièvre qui fait rarement défaut à ces artistes belges que l’on défend régulièrement dans nos pages, avant de terminer sur un petit nuage avec l’onirique Our Changing Skins que n’auraient par renié les Mercury Rev de Deserter’s Songs. La révélation folk de ce début d’année.