Il y a quelques temps, Ed Harcourt et son Here Be Monsters avait décroché une place dans nos 100 incontournables réduisant par la même occasion l’espoir pour lui (pour nous ?) de faire mieux et de raviver par la même occasion notre flamme.

Et pourtant lorsqu’on tombe sur Haywired, morceau un brin sexué et aux allures princières, on se dit que lui seul a le chic pour trousser des chansons pareilles avec des arrangements soyeux et une voix de velours. Et un très bon titre du britannique n’arrivant jamais seul (cf She Fell Into My Arms), il est grand temps d’admirer ce Lustre .

On aurait envie d’évoquer tout d’abord A Secret Society, à l’énergie revancharde croisée par exemple sur le fameux God Protect Your Soul mais ici matinée de chœurs et de chabada du plus bel effet ; mais c’est surtout Do As I Say Not As I Do qui vient à faire fondre notre cœur sous les assauts sixties de ses dames (mes hommages à Mme Harcourt et ses sisters Langley). On a déjà cité trois titres de ce nouvel opus, certes parmi les plus "péchus" ou tout au moins orientés guitares et on est déjà convaincu de la qualité de celui-ci.

On prépare donc illico presto un piédestal pour cet album, attendant avec impatience le moment où il nous fera le coup du crooner, piano et arrangements de rigueur. Et quand viennent à sonner le magnifique Fears Of Father, le larmoyant Lachrymosity, et le grandiose When The Lost Don’t Want To Be Found, on s’agenouille même si certains diront qu’on en fait peut-être un peu trop.

Pas la peine d’aller plus loin dans l’exploration ni même de vous en dire plus. Lustre est du Ed Harcourt pur jus, tirant un peu dans tous les sens, passant parfois du coq à l’âne et ça sera bien les seuls défauts qu’on lui trouvera. Car au grand dam d’éventuels détracteurs, on persiste à dire qu’on tient là un des plus brillants auteur, compositeur, interprète des vingt dernières années et que dix ans après le début de sa carrière solo, il est encore capable de nous sortir, sur son propre label, probablement son meilleur album ou tout au moins ses plus beaux morceaux. Ne cherchez pas de révolution, Ed Harcourt est une valeur sûre, rien de plus.