Institut - Ils étaient tombés amoureux instantanément

Politique, économique, sociologique, cet album publié par la maison littéraire Rouge Déclic a tout d’un ovni … de prime abord. Rien de plus normal par contre que de fêter le retour en musique de Arnaud Dumatin.

1. Au beau fixe - 1
2. Au beau fixe - 2
3. Les méduses
4. Installation imprimante
5. Comme on traversait la rue
6. Gardien de la paix
7. Ils étaient tombés amoureux instantanément et avaient trouvé ensemble un modèle économique approprié
8. De midi à midi une
9. Les pensions de retraite
10. Erreur d’intitulé
11. Gelé
12. Capturer l’instant
13. Je ne peux pas rester
14. Sans aucun lendemain
15. Les falaises

date de sortie : 29-09-2011 Label : Rouge Déclic

Je l’avoue, ce n’est pas l’amour du risque qui m’a conduit jusqu’à cet album de Institut. Ce serait surtout mentir que de cacher la filiation existante avec l’un de mes disques de chevet. Oui si j’ai choisi de faire les yeux doux à Arnaud Dumatin, c’est un peu pour son passé au sein de Emma, ni plus ni moins que le groupe français qui a fait pencher la balance en la faveur de ce prénom le jour où ma fille est née. Emma, disparu sans prévenir à la fin des années 90, aura laissé derrière lui deux albums dont un Demon’s Stories, 16 ans d’âge, qu’on déguste toujours entre connaisseurs et avec le même plaisir.

Qu’est-il donc arrivé à Gaël Desbois, Fabien Béguin et Arnaud Dumatin ? Gaël Desbois après quelques folies en compagnie d’Olivier Mellano au sein de Mobiil, se retrouve sous les feux de la rampe avec l’excellent duo Del Cielo. Fabien Béguin a traîné dans le sillage de Dominique A. avant de s’acoquiner à droite à gauche dans de plus obscures formations. Et Arnaud Dumatin ? « Concernant cette petite parenthèse de 10 ans, j’ai d’abord un peu procrastiné, remis à des jours inspirés l’écriture de nouvelles chansons. Et finalement, les mois passant, Lithium victime d’une logique comptable et tout projet de disque s’éloignant, j’ai pris cinéma comme seconde langue. » Et oui, le festival du cinéma de La Rochelle, c’est un peu beaucoup Arnaud Dumatin, Institut composant d’ailleurs les bandes annonces de l’évènement.

A l’écoute de Ils étaient tombés amoureux instantanément, j’aurais pourtant juré qu’il avait été victime d’une abstinence monacale. « Je n’ai jamais vraiment arrêté. J’ai enregistré beaucoup de titres sur mon 8 pistes et sur mon Zoom H4. J’ai aussi travaillé sur une forme de karaoké à partir de mes chansons accompagnées de romans photos projetés sur grand écran où s’inscrustaient les paroles des chansons. Deux programmes de 20mn, sobrement appelés "Mon karaoké, programme 1" & "Mon karaoké, programme 2. Je les ai joués une dizaine de fois chacun, dans des festivals, des petits théâtres, des appartements bourgeois, des squats ... ». Je n’avais eu écho de ces petites giclées, mais le débordement d’hormones et d’idées affichées dans l’album ici présenté ne laisse aucun doute : il fallait que ça sorte !

C’est donc avec une aisance toute particulière que Institut se hisse directement au niveau des Arnaud Fleurent-Didier, Florent Marchet et consorts. On sait déjà ô combien il va être difficile de se défaire d’un morceau comme Les Pensions de Retraite, où l’on croise une ex-garde des sceaux, un vin d’anjou et une motobécane. La barre est mise bien haute à l’Institut, exit les fantasmes météorologiques avec Évelyne Dhéliat en guest-star ; un morceau de la trempe de Je Ne Peux Pas Rester va jusqu’à m’évoquer le talentueux québecois Stefie Shock, Gelé n’aurait pas dépareillé sur un album de Françoiz Breut, tandis que la progression musicale de Gardien de la Paix fait frémir jusque dans le texte.

Oui, ici la classe est évidente, car passés les délires comptables et informatiques, le beau brun nous rappelle à son bon souvenir. Sa guitare fait toujours merveille, trompant l’ennui, le timbre de sa voix, ténébreux juste comme il faut, se marie avec succès aux apparitions vocales de Emmanuelle Ferron. Jamais je n’aurais cru réentendre Arnaud Dumatin, et encore moins dans cette catégorie chanson-bobo-parigot. Mais me voilà carrément rassuré, ce premier LP d’Institut joue avec les codes sans trop s’y attarder, s’aventure dans quelques introspections en évitant de s’en contenter. Il a osé et j’ai aimé.

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