Tape m’en cinq #8

Pendant que j’avais le dos tourné, ces doux dingues de la rédaction ont emmené le "tape m’en cinq" un coup en Russie, un coup en Italie, et j’en passe d’autres dérives. Vous allez manger mes amis, et pas qu’un peu, je vais les faire trembler moi vos petites cuisses de grenouille.

1. Young Michelin

Tant qu’à remettre le cap sur la France, allons-y franchement avec les Young Michelin. Zéro prise de risque à vous présenter ce groupe qui a déjà eu droit aux honneurs en remportant le concours CQFD/Les Inrocks l’an passé, a déjà répondu avec grande franchise à une interview chez MagicRPM, a déjà fait sensation dans les milieux autorisés un petit peu partout dans le monde.


Là où ça se gâte finalement, c’est au moment où inévitablement on se met à écouter Les Copains (ci-dessus) et Elle m’oubliera (ci-dessous). Ne soyez pas surpris, on est nombreux à avoir une envie irrémédiable de name-dropping à l’écoute de ces morceaux, pour moi ce sera The Cure, Field Mice, Gamine et Elmer Food Beat. Cherchez l’erreur !


Je ne plaisante qu’à moitié, car Romain Guerret et sa bande, maintenant dans la peau de Young Michelin (plutôt que Dondolo ?) vont devoir s’accommoder des détails. Car entre ceux qui les attendent au tournant pour les acclamer, ceux qui les attendent au tournant pour les dézinguer, et ceux qui se contrefichent carrément de tout ce que la pop française peut enfanter de délicieux, va falloir concrétiser un album, un dont ils seront fiers, et c’est tout ce qu’on peut leur souhaiter.

2. Arnaud Dumatin / Institut


Je vais faire court, mais efficace. Car même s’il n’y avait ne serait-ce qu’un lecteur de notre webzine auquel le nom de la formation Emma ( Demon’s Stories / Trade Winds In A Loft ) évoquerait un souvenir, je suis prêt à parier que l’annonce du retour aux affaires d’Arnaud Dumatin réveillerait immanquablement un fan bien en manque de ce groupe. Trois liens donc pour vous faire patienter, le myspace d’Arnaud Dumatin où quelques démos annoncent la sortie d’un album en fin d’année, le myspace d’Institut (enlève ton masque on t’a reconnu), et la compil "presque ratée" Tribute au Remué de Dominique A , où comme par hasard les seules vraies bonnes reprises sont celles de Institut et Del Cielo. On en reparlera, soyez-en certains.

3. Nestorisbianca

Vous ne trouvez-pas que j’ai le teint blafard depuis le début de ce papier ? Et ça ne va pas s’arranger, déjà parce que Nestorisbianca a sorti deux albums que tout le monde semble trouver excellents, un éponyme en 2000 et Out Of Nest en 2006. J’ai rien vu, j’ai rien entendu, aucun souvenir. Et le problème qui va se poser, à la sortie de Genetics (le 28 mars), c’est soit je m’enferme à double tour avec ce nouvel album, soit je continue à ignorer cette formation exigeante.


Oui, autant vous prévenir de suite, on n’entrevoit que rarement les rayons du soleil à l’écoute de Genetics. Ce n’est pas dark, non, ça tourne plutôt à l’introspection, à la manière d’un Joseph Arthur qui a toujours eu le chic pour pondre des morceaux qui te maintiennent la tête sous la ligne de flottaison. Il y a un peu de cette angoissante nonchalance avec laquelle s’amuse par exemple Jean-Louis Murat, et quelques rares mais précieuses illuminations à la dEUS qui donnent à cet album des allures de diamant un peu brut.

4. Alice The Goon

Et on termine tout en Normandie avec en premier lieu Alice The Goon, groupe pas né de la dernière pluie, qui s’autoproduit depuis 2004 et semble aussi frais qu’au premier jour. Et pour preuve, il y a quelques mois Fred, Yann, Laury et Marco sortaient un nouvel EP 6 titres sacrément bien ficelé.


The Halo ici en écoute, me rappelle le bon vieux temps où je buvais l’élixir de Salad, mais aussi ces franco-suédois d’Envelopes que je n’ai pas écoutés depuis un bail.


Soulagé, en live ci-dessus, donne la mesure d’un groupe évidemment fan de Sonic Youth, Pixies et consorts. Le DIY lui va si bien, les disques produits et emballés avec soin ont tant de personnalité... évidemment c’est gâché et ça aurait le mérite de dépasser les frontières, mais quel bon goût d’underground et de beauté cachée comme on les aime.

5. All Cannibals

C’est à la même sauce qu’on mangera donc All Cannibals ex-Macadam Club comme si ça avait une importance d’ailleurs qu’ils se soient nommés autrement auparavant. Mais oui ça a une importance, car sinon comment saurait-on qu’ils ont ce bon goût de rosbeef en ne l’étant ni plus ni moins que les Belges de The Tellers ? On ne saurait pas non plus que ce trio (ex-quatuor) laisse derrière lui un album, Symphony Cosmogony, qui avait reçu éloges bien méritées.


Alors quel avenir pour les All Cannibals ? J’ai bien peur qu’il faille prochainement trouver un peu de place dans notre discothèque. Pour l’instant on n’a que ce non-single Polar Mist de 7 minutes, mais tant de plaisir et tant d’ambition dans un seul morceau, avouez qu’on est en droit d’espérer un grand et bel album. Tiens d’ailleurs, on me souffle qu’il a déjà été enregistré et devrait s’intituler Black Shark Shake-A-Lake. Patience.

News - 20.03.2011 par indie