Dammi il cinque #7

Septième volet de notre rubrique Tape m’en 5 qui, après un passage en Russie, fait escale en Italie, the place to be pour l’indie rock en 2011. Oubliez tout ce que vous savez de la musique italienne, cinq formations vont vous en donner une toute autre vision.


1. His Clancyness

Derrière ce nom, se cache Jonathan Clancy, un Canadien de 29 ans originaire d’Ottawa. Quel rapport avec l’Italie me dites vous ? Et bien John vit en Italie, à Bologne plus précisément. Il n’écrit pas de romans de science-fiction et ne réalise pas non plus de jeux vidéos, mais il est le chef de file d’une scène pop indé qui se développe en Italie depuis plusieurs mois. Sous le pseudonyme de His Clancyness, Jonathan a sorti, en 2010, deux enregistrements sous forme de K7 : Hissometer Cassette et Always Mist. Cette dernière distribuée par le label Mirror Universe s’est découvert un certain succès sur la blogosphère, une pop lo-fi contemplative façon Memoryhouse mêlée à une freak folk à la Grizzly Bear qui a tout de suite fait mouche chez de nombreux blogueurs italiens mais pas seulement.


2. Welcome Back Sailors

C’est depuis Reggio d’Emilie, en plein coeur de l’Emilie-Romagne que le duo Welcome Back Sailors compose sa pop atmosphérique qui semble venir tout droit de Californie. La recette employée par Danilo et Alessio est la même déjà utilisée par des groupes comme Wild Nothing ou Beach Fossils en 2010, mais puisqu’elle fonctionne à merveille, ils ne s’en privent pas, pour le plus grand plaisir de nos oreilles. De nombreux titres très réussis, dont le très bel EP I’ll Be There sont en écoute sur le Bandcamp du duo mais c’est sur le morceau Love’s The Answer, Blame It que la magnificence du groupe atteint son paroxysme.


3. Porcelain Raft

Mauro Remiddi vient de Rome et vit désormais à Londres. C’est au sein du groupe twee-pop Sunny Day Sets Fire que le Romain a fait ses armes avant de voler de ses propres ailes sous le nom de Porcelain Raft. Sa musique multidirectionnelle trouve aussi bien son inspiration dans la dream pop de Beach House que dans la chillwave de Toro Y Moi ou Washed Out, la touche électro et l’utilisation de synthés n’étant pas en reste sur de nombreux morceaux. Véritable adepte du Do It Yourself, celui qui a fait la première partie de Blonde Redhead lors de leur dernière tournée, a pour l’heure enregistré trois EP ( Curve, Gone Blind et Collection of Porcelain ) disponibles sur Bandcamp en plus de divers morceaux postés à la volée.


4. Banjo or Freakout

Comme Porcelain Raft, Banjo or Freakout est le fruit d’un seul homme, Alessio Natalizia. Comme Mauro Remiddi, Alessio (qui lui vient de Turin) est installé à Londres. Et comme Mauro, Alessio a fait ses preuves au sein d’un groupe, Disco Drive, avant de se lancer dans une aventure en solo. S’il commence par enregistrer des reprises (de Battles, High Places ou encore Burial), le Turinois s’attaquera très vite à des compositions personnelles expérimentales, rappelant Deerhunter, Girls ou même Animal Collective. Un premier EP ( Upside Down ) paru en 2009, et un disque de Noël sorti en 2010 verront naître un petit frère très bientôt : un premier album éponyme prévu pour le 7 mars 2011. Le tout est en écoute sur la page Bandcamp de Banjo or Freakout.


5. A Classic Education

Pour finir, on retrouve notre ami Jonathan Clancy (vous suivez ?) dans son side project, A Classic Education, formation dans laquelle il est entouré de cinq Italiens : Luca, Paul, Giulia, Stefano et Federico. La direction suivie par le sextette est quelque peu différente de celle empruntée par His Clancyness et la prise de risque est plus marquée, allant jusqu’à une reprise de Gilbert Bécaud (Toi). Si pop lo-fi est une fois encore le maître mot, le clin d’oeil aux 80s voire aux 60s est évident. Une référence parfaitement dosée, un peu comme les Ecossais de Camera Obscura savent le faire. Après un bien nommé First EP en 2008, le combo italien en a sorti un second en 2010 ( Hey There Stranger ) qui est disponible sur Bandcamp.


Ces cinq formations font un peu office d’exceptions dans un pays, qui faut bien l’avouer, n’est pas un pays d’indie rock. En effet, le groupe post-rock Giardini di Mirò est l’un des rares à perdurer dans le temps et à étendre son influence au delà de la Botte, si bien que plusieurs jeunes artistes italiens (dont His Clancyness et Banjo or Freakout) lui rendent hommage dans un tribute album, Altri Giardini.

News - 24.02.2011 par Milito
 


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