The Dandy Warhols - This Machine

Pour la première fois de leur carrière, les Dandy Warhols ont sorti un album passant sous la barre des 45 minutes. Un signe qui ne trompe pas sur les intentions du combo de Portland, bien décidé à renouer avec l’évidence mélodique de ses grandes heures sans pour autant sacrifier son goût pour les chemins de traverse aussi jouissifs que métissés.

1. Sad Vacation Voir la vidéo The Dandy Warhols - Sad Vacation
2. The Autumn Carnival
3. Enjoy Yourself
4. Alternative Power To The People
5. Well They’re Gone
6. Rest Your Head Voir la vidéo The Dandy Warhols - Rest Your Head
7. 16 Tons
8. I Am Free
9. SETI vs The Wow ! Signal
10. Don’t Shoot She Cried
11. Slide

date de sortie : 24-04-2012 Label : The End Records

Pour être honnête, concernant les Dandy Warhols, on commençait à regretter la simplicité des débuts. Le beau succès critique de Thirteen Tales From Urban Bohemia, dont l’ambition narrative et la construction savamment emboîtée avaient accouché du chef-d’oeuvre que l’on sait il y a 12 ans déjà, semblait en effet avoir provoqué chez Courtney Taylor et sa bande une certaine folie des grandeurs. Passait encore l’inégal Welcome To The Monkey House (2003) aux prises avec des références trop lourdes pour lui (du Velvet à Bowie avec un détour par Robert Wyatt) tout en cherchant à transcender une certaine "Histoire" de la pop des années 80 qui n’en demandait pas tant. Passait déjà moins le fourre-tout psychédélique de l’indigeste Odditorium Or Warlords Of Mars (2005), hommage à demi-assumé au prog-rock des 70’s en proie aux mêmes dérives pompières que ses inspirateurs, mais sans la fraîcheur.

Pour autant, en 2009, la sortie du mix original de Welcome To The Monkey House sous le nom The Dandy Warhols Are Sound laissait entrevoir ce qu’aurait dû être l’album sans le sabotage synth-pop confié par Capitol au bûcheron maison Jeremy Wheatley sous l’influence de Nick Rhodes de Duran Duran à la production. Deux ans après leur départ de la major, tous les espoirs étaient donc encore permis même si ...Earth To The Dandy Warhols..., premier essai lâché en 2008 sur leur propre label Beat The World en ironisant sur la grandiloquence affichée du groupe, arborait encore malgré de bonnes chansons quelques-uns des stigmates boursoufflés de son prédécesseur, ne serait-ce que par sa longueur interminable et sa nature résolument décousue.

Il aura donc fallu attendre 2012 pour que les Américains, dont personne n’espérait plus rien, voient enfin leur melon dégonfler suffisamment pour ressortir la tête de l’eau. Qu’un accueil à peine moins tiède que celui des deux précédents opus d’un groupe bien souvent mal-aimé pour de mauvaises raisons ne nous trompe pas : This Machine sert bel et bien à remonter le temps. D’abord jusqu’à l’époque des hymnes nonchalants de Come Down dont nos dandys débraillés, Courtney Taylor en tête, parviennent à retrouver ici cette impression de facilité que donnent les ados surdoués avant de véritablement prendre conscience de leur talent (le refrain débridé du tubesque SETI vs The Wow ! Signal, les cuivres lyriques d’I Am Free). Et ensuite jusqu’au début des 90s avec des influences qu’on ne leur soupçonnait pas forcément, qu’il s’agisse du shoegaze frontal et mélodique de Ride période Going Blank Again sur le planant Rest Your Head, ou de la heavy-pop pittoresque et noisy des Pixies de Trompe Le Monde (cf. les choeurs farfelus de The Autumn Carnival ou les riffs baroques d’Enjoy Yourself).

Néanmoins, à l’image de Portugal. The Man que l’on avait un peu vite présentés comme leurs héritiers après un enterrement définitivement prématuré, les Dandy Warhols n’ont pas pour autant sacrifié à cette efficacité retrouvée leur passion pour les transgressions les plus improbables. Ainsi, les meilleurs titres de l’album sont comme souvent ceux où Courtney Taylor s’en va chasser par-delà les frontières de la pop à guitares, du post-punk épique zébré de scratchs flamboyants d’Alternative Power To The People à l’ambient-rock narcotique de Don’t Shoot She Cried en passant par le rhythm ’n’ blues jazzy et truculent de 16 Tons ou encore le "dub de chambre" de Well They’re Gone, hanté par un thérémine déliquescent sur fond de percussions syncopées et de mélodica lancinant.


Autant dire que si la machine est bien huilée, pas question de pilote automatique pour nos quatre néo-hippies en DeLorean, et lorsque l’aventure se termine sur le vertige mélancolique d’un Slide aux allures de vortex opiacé, on ne demande pas mieux que de repartir pour un tour au son du carrousel détraqué de The Autumn Carnival, ou de ce Sad Vacation introductif digne d’un Primal Scream versant abrasif et drogué :

Chroniques - 10.06.2012 par RabbitInYourHeadlights
 


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