Top albums - septembre 2012

Dans la profusion des sorties attendues qui se bousculent au portillon en cette rentrée, ce sont les fondamentaux qui tirent leur épingle du jeu : pop romantique et aventureuse au programme de cette nouvelle sélection du Forum Indie Rock, avec une exception islandaise de poids et en bonus quelques choix alternatifs de la rédaction.


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Efterklang - Piramida disponible sur Amazon.fr

1. Efterklang - Piramida

"A chaque disque sa direction, telle semble être la devise des Danois d’Efterklang, qui non contents de se réinventer album après album parviennent également à monter la barre d’un cran à chaque fois en terme de grâce et d’ambition. En témoigne ce Piramida tout aussi éblouissant pour l’ampleur impressionniste de ses atours orchestraux ou jazzy que pour ses chansons terrassantes de limpidité, quelque part entre Kate Bush, Sigur Rós et les Guillemots des débuts. (...) Marqué par le chant plus dénudé et confiant que jamais de Casper Clausen, des arrangements très nettement épurés depuis les envolées lyriques et luxuriantes de Magic Chairs, et l’intriguant concept de baser ses dix compositions sur plus d’un millier de field recordings enregistrés en neuf jours dans une installation minière désaffectée, située sur une île russe à mi-chemin de la Norvège et du Pôle Nord, (...) le résultat est à la hauteur des attentes pour donner dans le doux euphémisme. (...) Du downtempo Hollow Mountain ouvrant l’album sur une cascade de vibraphones et les vocalises enveloppantes de 70 choristes nordiques, jusqu’au méditatif Monument qui voit les subtils échos du piano de Nils Frahm introduire une véritable symphonie olympienne, en passant par les cuivres astraux du final de The Living Layer, le crescendo majestueux de Black Summer ou encore le pointillisme électronique de Between The Walls (...), l’album idéal en somme pour se laisser aller à la mélancolie sur un lit de nuages (...)."


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Grizzly Bear - Shields disponible sur Amazon.fr

2. Grizzly Bear - Shields

"(...) De l’odyssée versatile du single Sleeping Ute à l’épopée en crescendo d’Half Gate en passant par l’urgence light d’un Speak In Rounds qui n’aurait pas dépareillé chez Here We Go Magic, Shields semble vouloir renouer avec le foisonnement baroque de l’impeccable Yellow House de 2006 et son compromis idéal entre mélodies sans âge et jams opiacés, à l’instar du fabuleux Yet Again qui nous désarme d’emblée avec ses couplets au spleen romantique et ses refrains rétro-futuristes surplombés de cuivres glorieux pour mieux nous cueillir au gré des expérimentations déstructurées d’un final en fusion. De fait, ce qui pouvait parfois sonner kitsch ou pompier sur l’opus précédent redevient ici majestueux, à l’image de ces chœurs hippie retrouvant le chemin de la grâce dopée aux drogues douces qui caractérisait déjà le bricolo Horn Of Plenty (...), et même quand le combo renoue avec son goût pour les rêveries plus downtempo avec le dépouillé The Hunt ou (...) What’s Wong qui télescope synthés nébuleux et caresses jazzy, on est loin des baisses de régime soporifiques d’un Veckatimest qui faisait trop souvent rimer poésie et pose arty mais dont on retrouve néanmoins par moments la candeur sous Lexomil, magnifiée notamment le temps de l’enjôleur Gun-Shy. Une belle leçon de remise en question (...)."


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Valgeir Sigurðsson - Architecture Of Loss disponible sur Amazon.fr

3. Valgeir Sigurðsson - Architecture Of Loss

"Sans qu’il soit forcément celui que l’on admire le plus (il y en a tellement !), Valgeir Sigurðsson est à n’en pas douter le musicien que l’on choisirait pour illustrer la richesse d’inspiration dont fait preuve la scène islandaise depuis une quinzaine d’années et la fascination qu’elle exerce sur les tête chercheuses du monde entier. (...) Composé à l’origine pour le ballet éponyme du chorégraphe Stephen Petronio, le successeur de Draumalandið - qui faisait lui-même office de BO en 2010 pour le documentaire du même nom dénonçant l’exploitation à outrance des ressources naturelles islandaises - bénéficie (...) des talents du multi-instrumentiste Shahzad Ismaily, collaborateur récurrent d’Evangelista, Marc Ribot ou Bonnie ’Prince’ Billy, du violon tourmenté de Nadia Sirota ou encore du pianiste et arrangeur Nico Mulhy, dressant en une petite quarantaine de minutes la cartographie d’une psyché dévasté par l’absence et la solitude, entre élégies poignantes, errances majestueusement orchestrées et séismes digitaux proches (...) des travaux hautement texturés de Ben Frost que l’Islandais produit depuis ses tout débuts. Un album à la fois lyrique et avant-gardiste, ample et concis, épique et contemplatif, mélodique et noisy qui évolue sans cesse tel un organisme vivant et devrait marquer cette rentrée, dans la continuité des précédents."


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Woods - Bend Beyond disponible sur Amazon.fr

4. Woods - Bend Beyond

"Sans sacrifier tout à fait les digressions droguées qui émaillaient leur précédent opus Sun And Shade comme en témoigne d’entrée la longue digression psyché qui sépare les refrains à la Neil Young de l’éponyme Bend Beyond, le trio de Brooklyn fait de l’espace aux mélodies alt-country mélancoliques et lumineuses de son héritage 60’s sur ce sixième album marqué par le chant à nu comme jamais du guitariste et producteur Jeremy Earl. On croise ainsi de bien beaux fantômes au gré de ces 12 titres (...), ceux de Love (Is It Honest ?), des Byrds (Find Them Empty), de Jackson C. Frank (It Ain’t Easy) ou même de Lee Hazlewood sur le romantique Wind Was The Wine voire de Nilsson le temps du désarmant Impossible Sky, mais également de Can sur l’instrumental Cascade tandis qu’Hendrix et les Doors s’invitent aux entournures de Size Meets The Sound pour quelque jam électrisant. Car les distorsions saturées, ondes cosmiques (sur le bien-nommé Something Surreal notamment) et autres dissonances bien chargées sont légion au second plan de ces chansons faussement classiques, comme quoi même avec la guitare en bois qui démange on ne se refait pas si facilement."


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Cat Power - Sun disponible sur Amazon.fr

5. Cat Power - Sun

"C’est à une seconde jeunesse pas forcément attendue de la part de Chan Marshall que nous convie ce neuvième opus, faisant grincer des dents pas mal d’admirateurs de son minimalisme folk ou plus électrique mais toujours mélancolique et dépouillé des débuts (...). Instrumentation luxuriante assurée par l’Américaine en personne, harmonies éthérées en mille-feuille et production aventureuse quoiqu’un brin lissée sont en effet au rendez-vous de Sun, souvent pour le meilleur, parfois un peu moins. D’emblée, Cherokee surprend avec ses breaks presque trip-hop sur fond de piano en mineur et de guitare bluesy, mais c’est véritablement à partir de l’éponyme Sun que Cat Power met les voiles, osant le rock mâtiné d’électronique et le chant noyé sous les effets (...) avant de s’attaquer à la synth-pop païenne des Bat For Lashes et consorts (...) voire au dance-rock discoïde de la génération Bloc Party (...). Une mue qui ne va pas sans quelques fautes de goût (...) mais rien là-dedans qui puisse éclipser le final épique de Peace And Love, hymne vindicatif au titre ironique dont l’americana martiale et saturée emprunte au hip-hop comme au stoner ou encore au shoegaze, démontrant que l’auteure de Moon Pix a encore toute latitude pour se renouveler sans céder trop de terrain aux sirènes radiophoniques."


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En prime et pour varier quelque peu les plaisirs, une sélection d’albums mentionnés dans les votes d’au moins deux rédacteurs d’IRM :

- Blut Aus Nord - Cosmosophy  : épilogue de la glorieuse trilogie des black-métalleux bas-normands, en mode aérien et déliquescent.
- C_C - Retroaction  : abstractions électro-indus abrasives et distordues, téléchargeables à prix libre par l’intermédiaire du netlabel Bedroom Research.
- Alpha - Eleventh Trip  : le grand retour du Bristolien Corin Dingley et de ses vocalistes pour une heure de spleen vaporeux et jazzy à la croisée de la pop et de l’électronica.
- Ufomammut - Oro : Opus Alter  : l’apocalypse stoner/doom des flamboyants Italiens, suite et fin.
- Babalith - Xibalba Mannequins  : errances dark ambient au royaume des morts, c’est le Portugais André Consciência qui régale.


Déjà près de 90 entrées dans notre agenda pour octobre, rendez-vous en fin de mois sur le FIR pour élire les prochains lauréats (une inscription et 50 messages suffisent pour participer).