Premier rejeton discographique d’une collaboration que Martin Juhls entretient sur scène depuis quelques années avec les frères Anwar et Jan-Philipp Alam (respectivement piano et violon), Présence Acousmatique voit l’Allemand également apprécié pour son projet dub-ambient krill.minima délaisser les nappes de drones post-classiques qu’on lui connaît (notamment depuis le très beau Nostalgia ) au profit d’une dynamique insidieuse et feutrée à la croisée du darkjazz et de la musique concrète.

Des affleurement de cordes contrastés et autres flots de percussions réverbérées qui prennent le dessus sur la relecture fleuve d’Œillet Parfait / Œillet Sauvage au jazz de chambre nocturne et affligé du final Les Trains Sortent De La Gare en passant par les harmonies hantées d’un Excalibur évoquant le versant atonal et inquiétant de Morricone ou la concrétude habitée de Maison En Vitre dont les esprits frappeurs incarnent à eux seuls la présence acousmatique du titre, on retiendra surtout deux fabuleux échanges piano/saxo/balais avec le clarinettiste de Dictaphone, Roger Döring, quelque part entre la mélancolie futuriste du Bersarin Quartett et le darkjazz entêtant de TKDE ou Bohren und der Club of Gore.

Un grand disque d’atmosphère pour méditer sur sa propre part d’ombre.