2014 sans prise de tête - Partie 1

Quelles sont les raisons qui nous font, chaque année, lire et relire les différents tops affolant webzines et presse spécialisée ? Si ces objectifs plus (la volonté de partager de nouveaux disques) ou moins (l’illusion d’être un défricheur) avouables rendent l’exercice de plus en plus raillé, j’y vois essentiellement l’occasion d’ordonner mes découvertes annuelles. Et tant mieux si certains y trouvent ici et là leur compte.

100. More Yellow Birds Your Enemies Are Fake

Pour son pseudonyme, François Brousseau s’est inspiré d’un titre de Sparklehorse. S’il partage avec Mark Linkous un attrait pour une certaine esthétique lo-fi ainsi que pour les compositions mélancoliques et dépouillées, le Lyonnais ne singe nullement son aîné et élargit son spectre d’influences en évoquant davantage Grandaddy lorsqu’il s’autorise quelques fulgurances plus optimistes. Loin d’être un quelconque ersatz, l’artiste réussit avec brio la bascule vers un premier long format à l’étoffe évidente.



99. Alvvays – s/t

Mené par la chanteuse Molly Rankin, le quintet de Toronto fait partie de ces formations à côté desquelles il est aisé de passer. De mon côté, la première écoute fut polie mais n’engendra pas grand enthousiasme. Il y a pourtant ce petit supplément indéfinissable qui m’a convaincu de retenter ma chance jusqu’à trouver mon compte dans ces hymnes surf-rock et ces ritournelles de pop solaire défendus par la voix aérienne et faussement candide de Molly Rankin.



98. Adam Fielding Pieces

Sur cet opus ambient et aérien, le Britannique corrige très simplement ce qui constituait la principale limite de ses opus précédents. En proposant un disque instrumental, il nous épargne ces incursions vocales manquant de maîtrise. Ne reste plus que la richesse des textures sonores cotonneuses et oniriques, à mi-chemin entre Boards of Canada et Carbon Based Lifeforms.

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97. Sun Glitters Scattered into Light

Pour son troisième opus, le Luxembourgeois Victor Ferreira poursuit le projet Sun Glitters sur la même dynamique. Les voix syncopées se fondent dans des instrumentations glitch éthérées prenant appui sur des rythmiques à tendance dubstep. En seulement quatre années d’activité discographique, et bien qu’elle s’oriente de plus en plus vers une forme de chillstep, la chillwave de Sun Glitters fait désormais figure de référence dans ce registre.



96. Work Drugs Insurgent

Les Philadelphiens aiment jouer avec le feu et s’approchent en permanence de la limite séparant la transe psychédélique d’un MGMT croisé avec Phoenix et celle d’une pop lourde et aguicheuse. De manière presque schizophrène, Work Drugs a alterné ces deux versants cette année, d’abord avec l’excellent Insurgent, jamais très loin du plaisir coupable mais terriblement addictif avec ses hymnes solaires, puis avec le décevant et poussif Runaways.

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95. Rob Viktum Survival Kit

En 2013, avec l’EP Nothing Borrowed, le producteur texan prouvait déjà qu’il n’avait pas à baisser les yeux face à RJD2 ou Pretty Lights, surtout pas au regard de leurs dernières sorties, d’ailleurs. Rob Viktum excelle lorsqu’il s’agit de composer des hymnes d’abstract hip-hop et les onze titres qui composent Survival Kit, dans une veine plus contemplative qu’à l’accoutumée, forment un ensemble plus cohérent que ne le laisserait penser la démarche artistique : l’Américain indiquant clairement que ces missives sont destinées à être vendues séparément à des fins commerciales.

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94. Kevin Morby Still Life

Harlem River, sorti l’an passé, constituait une réussite majeure dans une veine indie rock à tendance folk sous l’influence des maîtres-étalons des seventies. Still Life confirme le potentiel d’un Texan qui devra néanmoins nous surprendre à l’avenir sans quoi les quelques ronronnements ressentis ici et là sur cet opus risqueraient alors d’engendrer un début de lassitude.



93. Marissa Nadler July

Lorsqu’un artiste poursuit son petit bonhomme de chemin discographique dans un registre folk en évitant l’ennui parfois inhérent au genre, c’est qu’il a du talent. L’Américaine en est assurément dotée d’une sacrée dose et on appréciera à sa juste valeur cet univers tourmenté lumineux et aérien.



92. Martin Carr The Breaks

L’ancien compositeur des Boo Radleys a enchaîné les sorties confidentielles – six au total – avant de s’offrir un retour légèrement moins confidentiel avec The Breaks. Il faut dire que Martin Carr retrouve un songwriting efficace et parviendrait presque à nous faire croire que l’enregistrement de Kingsize ne date que d’une paire d’années et l’on retrouve avec plaisir le timbre de celui qui n’officiait qu’aux chœurs chez les Boo, dans l’ombre d’un Sice qui s’est depuis perdu en chemin.

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91. Loscil Sea Island

L’univers cristallin et onirique que propose ici le Canadien a quelque chose de fascinant. Les drones sauront séduire les plus réfractaires au genre tant ils sont empreints d’une dimension mélodique non dénuée d’une dose d’étrangeté liée à la déformation d’instruments et au field recording.



Articles - 05.01.2015 par Elnorton
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