Le titre du sixième opus de The Sunrise évoque suffisamment bien son contenu pour que l’on n’en précise pas tous les contours. De manière concise, il est ici principalement question de field recordings, que Ivan Vavilov manipule a posteriori de manière habile.

A ces captures sonores instantanées, l’artiste basé à Samara, ville russe située non loin du Kazakhstan, adjoint une trame ambiante issue d’instruments déformés.

L’aléatoire et la maîtrise se rencontrent donc, en même temps que la nature et la technologie. Ces contrastes, The Sunrise parvient pourtant à les marier habilement, et une cohérence émerge contre toute attente de ces oppositions de style. S’agit-il de sérendipité ou du talent du musicien ? Probablement les deux à la fois.

Solaires et estivales - cette fois, c’est le pseudonyme de l’auteur qui décrit fidèlement le contenu de son travail - les couches sonores s’étirent, et, confortablement installés dans les dernières semaines qui précèdent l’arrivée de l’hiver, nous nous surprenons à rêver d’une faille spatio-temporelle nous conduisant six mois plus tôt afin de profiter pleinement du plaisir de s’allonger au beau milieu d’un champ de tournesols isolé pour y écouter les bruits du vent, des oiseaux voire même - soyons indulgents - celui lointain des machines agricoles.

Découvrir cet opus lumineux six mois après sa sortie constitue un formidable contrepied adressé à Ivan Vavilov : il n’est pas le seul à manier la cohabitation des éléments contraires.