Le streaming du jour #1768 : Saltland - ’A Common Truth’

Derrière le pseudonyme de Saltland se cache Rebecca Foon. Déjà auteure d’un premier long-format intitulé I Thought It Was Us But It Was All Of Us en 2013, la Canadienne dévoile un second opus aussi léché que son prédécesseur.

A l’instar de Jessica Moss dont le Pools Of Light s’invitait récemment dans cette même rubrique, Saltland dévoile un univers poétique dont la force sous-jacente ne peut néanmoins pas être sous-estimée. La Canadienne alterne les envolées instrumentales laissant le champ libre à son instrument de prédilection qu’est le violoncelle, et les mélodies plus sirupeuses - mais jamais trop sucrées - cédant la place à quelques notes de piano et une voix qui irradie autant qu’elle étouffe (Under My Skin).

Afin d’épuiser les autres points de comparaison avec Jessica Moss, Rebecca Foon est également défendue par le label Constellation et a aussi fait partie du combo A Silver Mount Zion Memorial Orchestra jusqu’en 2008 et 13 Blues for Thirteen Moons, chant du cygne pour certains, et en tout cas le dernier album des Canadiens à faire l’unanimité.

Mais A Common Truth est une oeuvre suffisamment riche pour qu’elle ne soit pas analysée à l’aune de celles de ses paires. Les violoncelles de Saltland rappellent forcément ceux de A Silver Mount Zion, mais les oreilles les plus aiguisées reconnaîtront également quelques accointances avec le North Star Deserter de Vic Chesnutt (I Only Wish This For You) et surtout Esmerine, collectif au sein duquel la Canadienne contribue régulièrement.

Ce disque centré sur la thématique du changement a été composé par Rebecca Foon autour du violoncelle, que celui-ci soit utilisé de manière traditionnelle ou recomposé à l’aide de samples désarticulés. Presque seule à la barre, l’artiste s’entoure néanmoins du fidèle Warren Ellis dont les apparitions à l’harmonium et au violon apportent une diversité forcément bienvenue à cet ensemble dominé par les cordes plombées mais jamais fatalistes.

Sombre et sobre, A Common Truth n’est toutefois pas un disque pessimiste ni déprimant. Il convient de l’envisager comme un appel au secours permanent, ou plutôt un appel à la conscience collective que, malheureusement, le génie de Rebecca Foon ne suffira sans doute pas à réveiller.


Streaming du jour - 03.01.2018 par Elnorton
... et plus si affinités ...
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