Le streaming du jour #1668 : Raz Ohara - ’Like a Jungle Sometimes’
Plus encore qu’avec l’ethno-mutant et fantasmagorique Y sorti en janvier dernier en collaboration avec l’Allemand Cummi Flu aka Oliver Doerell de Dictaphone et Swod (son compère également au sein de feu Raz Ohara And The Odd Orchestra), c’est avec ce nouvel album solo, successeur de Moksha tellement passé entre les mailles dans le no man’s land estival qu’il n’est même pas encore référencé sur Discogs que le vocaliste danois du génial Apparat (du temps de l’inépuisable Walls) nous aura impressionnés cette année, quasiment sans user de son organe de prédilection, par son sens de l’épure hypnotique et de la suspension deep inégalé dans un post-dubstep croulant depuis quelques années sous les ersatz d’un James Blake à court d’élégance et d’idées.
Et dieu sait que des idées, Patrick Rasmussen n’en manque pas, à commencer par la plus fameuse d’entre toutes, plonger ses racines à la source de toute bonne pop électronique aventureuse et syncopée qui se respecte, celle de Massive Attack et de son faux trip-hop aux beats vertigineux et aux nappes mouvantes et lancinantes, dès l’entame d’album AAP (Artists Are Pussies), tandis que l’omniprésence des idiophones mystiques et autres percus organiques au sein de ces polyrythmies glitchées (Ibitha Sewer ou encore Darlin et leurs progressions captivantes entrecoupées de cordes arabisantes) ne manque pas d’évoquer le Flying Lotus de Los Angeles, autre admirateur avoué des auteurs du génial Mezzanine.
Il faut dire que du propre aveu de l’intéressé, c’est bien l’époque de ses premiers travaux, c’est à dire les 90s, qui berce ces 7 morceaux ensorcelants autant que vénéneux, et qu’il réinvente le trip-hop ténébreux de la grande époque de Bristol à coups de chorales de damnés, d’idiophones fantomatiques, de claviers dronesques et autres étranges réminiscences d’un hip-hop pitché de purgatoire urbain (F e e d o m), flirte avec la techno métissée de Shitkatapult, label du sus-mentionné Apparat (Odd Quest) ou déploie le minimalisme d’un inquiétante transe chamanique sur plus de 7 minutes (White Noise Sufi), Raz Ohara ne se complaît jamais ici dans une nostalgie qui ne ressemblerait guère à son goût pour les hybridations musicales en tous genres.
Du haut de ses 11 minutes de tension downtempo radiante et à peine adoucie par le chant plus angoissé que jamais du Berlinois d’adoption, You Say Party I Say Die - qui reprend volontairement la clarinette de Beija Flor (Moksha) pour servir de pont entre les deux sorties - enfonce le clou d’une filiation justifiée avec la clique de 3D et Daddy G, véritable cousin de Group Four qui s’en démarque néanmoins brillamment par ses mutations successives aux mouvements emboîtés mais distincts, et par un final acoustique baigné de spleen et d’acousmatique désincarnée à la David Sylvian, point d’orgue d’une plongée remarquable dans les tréfonds du subconscient... une jungle parfois.

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