Sorti en catimini sur le "non-label" new-yorkais de Colin Marston, Hathenter (nommé d’après le duo qu’il forme avec Mick Barr son compère de Krallice), ce premier EP de Containor est un machin post-moderne de drummer fou sur fond de grouillements d’effets et de synthés irradiés, comme si on avait fait jouer la section rythmique d’un album black metal par un batteur de free jazz en roue libre et qu’un descendant dégénéré de John Zorn et Klaus Schulze en avait badigeonné le squelette de nappes ténébreuses, de tournoiements kosmische, d’échardes noise et de guitares déstructurées.

C’est John Longstreth de Dim Mak et Origin qui tabasse les fûts avec une frénésie décomplexée, tandis qu’un certain John DeBlase triture fébrilement les machines (du "vomi électrique" qu’il appelle ça et c’est parfois assez fidèle au résultat, comme avec les gargarismes qui ouvrent Asshole 5 ou l’entame liquéfiée des deux morceaux suivants).

Quant à Colin Marston, au "vomi organisationnel" et aux "faux instruments", on ne sait pas vraiment ce qu’il fout là-dedans mais cet espèce de Zorn/Patton futuro-dark-ambient sans les borborygmes vocaux lui doit assurément quelque chose et on ne doute pas une seconde qu’il ait supervisé ce court format et mis la touche finale à sa fausse bouillie sonique assez génialement déglinguée :