Le streaming du jour #1912 : Chris Weeks - ’The Glass Ceiling EP’

Retour à l’ambient mais dans une veine très métissée pour le Britannique Chris Weeks, particulièrement productif en ce début d’année sous son alias électronique Kingbastard. Auréolé de la même excellence que le récent Double Agents dont on parlait ici, The Glass Ceiling déroule le temps d’une suite d’une trentaine de minutes une fascinante mouvance onirique, où cordes pincées, synthés étirés, claviers cristallins et drones réverbérés se répondent en un jeu de miroir vertigineux.

Avec l’épure d’un Brian Eno, la majesté d’un Labradford et la mélancolie impressionniste d’un Jacaszek, l’auteur des fabuleux The Lost Cosmonaut, Conductor ou encore Black Hole (qu’on suit depuis l’inégalé A Haunting Sun en 2012 et qui officie également sous l’alias C\/\/\/\ ) s’y permet quelques incursions fantasmagoriques bienvenues, du final futuro-psyché du morceau-titre aux élégies fantomatiques de Reflection (dont le mimétisme du titre avec celui du tout dernier opus en date du papa de l’ambient n’est probablement pas fortuit), en passant par la rêverie embrumée aux idiophones ballotés par la bruine d’un Glass Houses qui n’est pas sans évoquer le spleen naturaliste dHaverfordia voire la symphonie insomniaque du tout récent The Grey Ghost Of Morning.


D’une beauté à couper le souffle, d’autant plus lorsque les polyphonies d’un piano suranné entrent dans la partie au rythme pulsatoire d’une électro-acoustique fervente et tragique à la fois qu’envahissent peu à peu radiations éthérées et distorsions hypnagogiques (Hall of Mirrors), ce nouveau "court-format" (si on veut...) ne ressemble donc finalement à rien d’autre qu’à son auteur, créateur de formes multifacettes dont les diverses expériences musicales parallèles voient peu à peu leurs frontières s’effacer sur des sorties telles que celle-ci, ouvertement atmosphériques mais beaucoup moins statiques qu’il n’y paraît.


Streaming du jour - 27.05.2018 par RabbitInYourHeadlights
... et plus si affinités ...
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