Des cascades de blips cosmiques qui en émaillent les productions dès l’introductif Nuuryedowcoedsar aux harmonies oniriques des voix et claviers de Something, YoungerSON a de toute évidence quelques atomes crochus avec les barbus Grandaddy mais partage surtout avec la formation de Modesto une évidence mélodique qui sait se faire planante, folk rock dans la grande tradition d’outre-Atlantique (Morning Stale Brain et son beau motif de piano façon The Band) voire plus pop-punk et théâtrale (Incitatus).

A l’origine du projet, le guitariste et chanteur Charles Bourdon habite ces 4 titres de sa voix qu’il veut parfois légèrement éraillée (Incitatus), évoquant sur Nuuryedowcoedsar ou les refrains Morning Stale Brain celle d’un autre songwriter indie rock sensible, rêveur et incandescent à la fois pour lequel on se passionne à IRM, le Danois Jacob Faurholt. S’il sait se faire discret, malgré sa carrure de bucheron, au sein des excellents Shoefiti dont il tient la basse depuis 2013 (retrouvez d’ailleurs par ici, en attendant la sortie de Fill The Silence With Your Desires cet automne, notre reportage photo de leur concert en petit comité de jeudi dernier à Bercy Village), le successeur du charmant Lucifer’s Head, EP inaugural d’il y a 5 ans déjà, le met en avant à la tête d’une demi-douzaine de musiciens (dont Raphael Tandoi, ex guitariste des sus-nommés) sans pour autant le départir de cette touchante humilité.

Car au-delà des arrangements aériens et mélancoliques à la Sophtware Slump de Something, des élans lyriques de Nuuryedowcoedsar, de la production americana rondelette de Morning Stale Brain ou du groove faussement outrancier d’Incitatus pas loin du The Coral des débuts - une affinité (influence ?) déjà palpable sur l’opus précédent -, c’est un cœur DIY et plus généreux que jamais qui bat sous ces compos moins classic rock aux entournures que celles de Lucifer’s Head, qui ont perdu en gimmicks jangle pop pour se découvrir une vraie personnalité, faite d’évasion du quotidien autant que de spleen existentiel et de vécu. De bon augure pour la suite des aventures du Parisien !