Sulfure Festival : soirée HEP - Paulie Jan + Witnesses Without Hands + Mod303 & the Shaders + Alexandre Navarro (DJ set) - Le Vent Se Lève (Paris)

le 9/03/2019

Carte blanche au collectif Hep et première salve impressionniste et texturée pour le Sulfure Festival 2019 !

Lancement du Sulfure Festival un peu comme dans notre salon puisque cette soirée d’ouverture était dédiée au collectif Hep d’Alexandre Navarro, habitué d’IRM s’il en est. Le fondateur de cette "Hexagone Touch" s’était volontairement mis en retrait, passant avant, entre les sets et en fin de concert des morceaux des mixtHep qui rassemblent régulièrement via Soundcloud les producteurs ambient de ce groupuscule des plus aventureux.

Place donc à des artistes découverts plus récemment voire même encore peu connus de vos serviteurs, à commencer par Witnesses Without Hands dont la demi-heure de set, entre textures fantasmagoriques, effluves ethniques, stigmates industriels et zébrures de clarinette jouée live, fut sûrement, comme pour nous, une révélation pour plus d’un spectateur - ils étaient une quarantaine ce samedi sur les chaises, les coussins à même le tapis et autres bancs faits maisons du Vent Se Lève, aficionados, amis ou curieux. Une belle présence physique du Parisien au rythme des pulsations plus marquées d’un final presque martial aux samples de voix étouffés, des images évocatrices de films en 8mm projetées sur la toile pour un univers qui se jouait assurément des étiquettes, à creuser fissa via Bandcamp.



Puis ce fut au tour de Paulie Jan d’investir la table centrale, derrière son installation modulaire, sans projection, en mode minimaliste et effectivement toute image eut été superflue tant la musique de l’auteur de l’EP Yukio célébré l’an dernier dans nos pages, non contente de se suffire à elle-même avec ses nappes de textures aux affleurements noise saisissants, à la fois cinématographique et subtilement déstructurée, élégiaque et cauchemardée, emplissait le cortex de visions fantasmées, entre dystopie SF et liturgie dronesque majestueuse et enfumée. Un véritable film mental projeté sur la toile blanche de nos imaginaires en somme, particulièrement réceptifs dans le confort tamisé de la petite salle du 19e arrondissement.



Pas facile de passer après ça, mais le duo mod303 avait prévu l’arme secrète : la grande première de leur set "Faded Picture Elements" à l’occasion duquel il devenait trio à proprement parler avec l’arrivée de Jean-Baptiste de The Shaders, fidèle contrepoint visuel, en véritable troisième larron pour un concert images et son particulièrement immersif et prenant. Les projections sur le large écran du Vent s’y sont avérés tout aussi amniotiques que l’électronique impressionniste et mouvante des auteurs de Paris Plage, plus dans l’esprit ici de leur récent Lost Signal en encore plus abstrait et clairsemé, une atmosphère proche du glitch ou du click & cut versant très ambient mais comme joué depuis le caisson de cryogénisation d’une capsule de sauvetage perdue dans l’espace.



C’était beau, et on aurait bien voulu que ça dure un peu plus longtemps même, heureusement le Sulfure continue dès mardi avec cette affiche inédite à ne surtout pas manquer !

Quelques photos supplémentaires de la soirée :










( RabbitInYourHeadlights )

 


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